Arrivée à l’Estancia Lago Del Desierto

( Nous voici revenu d’un mois de Workaway à Puerto Natales au Chili, qui fera l’objet de quelques articles un peu plus tard. Nous avions une connexion internet occasionnelle ce qui explique notre long silence! Welcome back! )


Après notre journée randonné vers le Fitz Roy, puis notre retour sur El Sendero Bahia Blanca et la recherche du (fameux?) camping introuvable/fermé, nous mettons cap au Nord, vers le Lago Desierto, un lac qui sert de frontière entre le Chili et l’Argentine.

Ce dernier se trouve au bout d’une piste (35 kilomètres à partir d’El Chalten, 18 kilomètres du camping fantôme), quelques peu sinueuse, qui, après nos péripéties de la veille ne nous fait nullement peur (même pas un vague battement de cils, c’est dire!). Intérieurement, même si le moral est là, il faut bien avouer que nous sommes un peu usés physiquement. Nous espérons secrètement qu’une âme charitable nous prenne en auto-stop afin de finir tranquillement cette étape. Nous partons encore, (trop?) confiant: un guide de l’office du tourisme d’El Chalten nous avait rassuré en nous informant qu’il était facile de faire du stop!

Notre constat fut quelque peu différent : peu de voitures, beaucoup de bus touristique ou de locaux qui travaillent et qui ne s’arrêtent donc pas.

Nous vous passerons les détails de ces kilomètres entre le camping et le Lago: 12km de parcourus, 3h00 avec les sacs à dos, peu de rencontre, mise à part avec des arbres qui «sourient» (un peu étrange), mais pas de voiture pour nous prendre. Il est bientôt 13h, la faim nous gagne. Nous tombons d’accord pour manger sur le pouce, mais avant de sortir tout le matériel nous nous disons : «Si une voiture s’arrête, qu’il y ait de notre repas qui chauffe ou non, on balance tout, on remballe tout et on monte dans la voiture!». Nous sortons donc réchaud, casserole, assiettes et mettons rapidement de l’eau à chauffer. Alors que cette dernière arrivait à ébullition, un mini-bus pointe le bout de son nez… Sans espoir et totalement dépité, je dis à Marité d’essayer, pour la dixième fois de faire du stop… au cas où.

«Ho le con! Il s’arrête!!!!»! La gamelle d’eau est vite jetée, le réchaud, rouge de chaleur, est replié avec quelques difficulté (il en résultera quelques cloques)! Par sécurité, j’ordonne à Marité de prendre place dans la voiture, de peur que le chauffeur change d’avis ! Bref, en 1 minute tout est bourré dans les sacs! Nous sommes sauvés! Nos compagnons de voyage en plus du chauffeur, sont un couple d’Argentin. Le couple, entre 70(+) et 80(+) ans est très sympathique, la femme, qui est une ex-professeur d’Anglais, engage rapidement la conversation. Nous nous arrêtons avec le couple au Lago Desierto, là, le mari me dit discrètement de donner un pourboire au chauffeur. Je m’exécute sans discuter : il nous a sauvé la vie ce brave homme!

Nous nous présentons ensuite au camping pour les formalités. Ce dernier vient juste d’ouvrir : service minimum (eau «chaude», électricité, le strict minimum car le saison n’a pas commencé), et aucun touriste mis à part nous. Nous plantons notre tente en plein milieu d’un petit champ entouré d’une épaisse forêt à quelques dizaines de mètres du Lago Desierto.

Ici, tout est récent, un abris dont nous userons est à notre disposition ainsi qu’un bâtiment de douche.

Le temps se couvre rapidement : la pluie et le vent arrivent rapidement, ce qui nous forcera à rester 2 jours dans la tente.

Ces deux journées sont donc peu dynamiques, ce qui pour ma part ne me pose aucun souci : cela nous permet de lire énormément (De la terre à la Lune et 20.000 lieues sous les mers pour mois, tandis que Marit’enchaîne les Thilliez).

Les soirées sont quant à elles assez stressantes : en effet, à partir de 18h30-19h le vent se lève et sa vitesse s’intensifie durant toute la nuit avec des rafales, nous l’apprendrons plus tard, à 110 km/h.

Les vents sont d’une telle force qu’ils ont quelque peu vrillé l’armature de notre tente, qui a heureusement tenu bon, ce dont nous avons douté à certains moments… Cette dernière s’est en effet pliée plusieurs fois à angle droit et ce, durant de longues secondes…Pas vraiment rassurant.

Le champs où nous campions était localisé dans une cuvette et le vent la traversait de part en part. Nous avions donc le «plaisir» et l’inquiétude d’entendre le vent arrivé de loin. En effet, nous entendions les arbres se plier, les branches s’entrechoquer, les troncs craquer, bref nous entendions ce vent se rapprocher tel un troupeau en furie qui d’un coup, se ruait sur notre notre minuscule abris. Deux nuits qui furent donc très assourdissantes et agités malgré l’absence de voisin, mis à part les peaux de vaches qui sèchent à quelques mètres de nous et les quelques Zoros(/renards) qui rodent.

Les différentes personnes travaillant dans ce camping on été très sympathiques et « au petit » soin malgré le peu de commodités dont ils ont pu nous mettre à disposition. Après une douche glaciale que je n’ai pas osé prendre et que Marité n’a que passablement apprécié, le responsable fit le nécéssaire pour que nous puissions disposer d’une vraie douche chaude le lendemain.
Un autre, avec qui nous avons longuement discuté et à qui nous avions demandé de nous apporter de la ville du chocolat et du lait, nous a tout simplement offert ces sucreries et ce, malgré l’insistance dont nous avons fait preuve pour régler notre dette. Un dernier nous a offert le maté continuellement durant la journée et faisait preuve de pédagogie afin de nous faire progresser notre espagnol.

 

 

 

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