Jour 4 Italiano -> Mirador Británico -> Los Cuernos

Le réveil sonne à 5h, il fait encore nuit mais le crépuscule se fait sentir. Il ne pleut plus, la tente est sèche, Mazeltof! Nous enfilons nos lampes frontales et nous commençons le rangement. Les rôles, ce matin là, seront inversés : Marité se chargera de commencer à ranger et nettoyer la tente à l’extérieur (elle est couverte sur 20cm à l’extérieur de boue, la pluie fait éclabousser la terre sur les parois, pas question de la ranger comme ça, c’est quand même notre maison pour 10 mois! Pendant que moi (pas encore réveillé), je commence à compacter matelas, sacs de couchage et oreillers. De petits flocons commencent à tomber..il ne fait pas chaud mais au moins la pluie n’est pas là et c’est le principal!

Nous nous rendons une fois de plus dans la décharge qui sert de refuge pour avaler notre petit déjeuner : il est 5h45. Nous entreposons nos sacs dans le refuge et nous partons à l’assaut de la Valle Del Francès armés de nos bâtons.

Vers 6h, nous commençons notre ascension vers le Mirador Britanico dans la Valle del Francès, il est annoncé 3h pour 7km, et oui ça grimpe tout le long! Bien que le temps ne soit pas radieux, il est bien meilleur que les jours précédents, le moral est au beau fixe, le corps n’a aucun mal à crapahuter entre les différentes marches, à passer les différents cours d’eau voire rivières, à traverser les zones marécageuses, traversées facilitées par des structures en bois, qui pour l’heure sont recouvertes de neige. Nous nous régalons de la vue et de tout ce que nous entoure! En fond de carte, le Lago Nordenskjodl, à notre gauche le Glaciar Del Francès ainsi que le Rio du même nom et Cerro Castillo et à notre droite Cuerno Principal, Cuerno Norte, Cuerno La Espada et CuernoLa Hoja – MAGNIFIQUE. Le ciel n’est pas dégagé mais on distingue les sommets entre quelques éclaircies  et la brume planante au sommet donne aussi un certain charme et une ambiance particulière un peu mystérieuse. Nous ne croisons presque personne, hormis deux hommes qui eux redescendent. Plus nous montons et plus les flocons tombent. Nous alternons forêts, passage de petits cours d’eau, étendues caillouteuses, la rando est vraiment superbe! Nous mettrons moins de temps qu’annoncer pour atteindre Britanico (2h) mais nous ne nous y attarderons pas le vent est glacial et le temps devient de plus en plus menaçant! Nous entamons la descente qui nous prend toujours un peu plus de temps que la montée et là nous croiserons beaucoup de monde dans le sens inverse. D’ailleurs on nous indiquera que normalement le sentier entre le premier mirador et le dernier est fermé! Oups nous n’avons jamais vu cela et de toute manière, c’est fait!

Nous récupérons nos sacs à Italiano, et partons en direction du Campamento Los Cuernos. Nous nous arrêterons au Campamento Francès pour casser la croûte, il est 11h30, et la pluie s’intensifie! Bon timing! Nous sommes abrités sous une toile qui fait office de refuge. Là, une famille d’Américains s’est également abritée pour manger. Ils nous font une place, le patriarche engage rapidement la conversation avec un français approximatif mais usuel. Nous passerons la petite heure avec eux à échanger sur Trump et sa politique d’immigration, Macron, l’économie en général, bref la France et les  » Stats’ « , le tout dans la langue de Shakespear.

Nous repartons après cette pause, sous la pluie, toujours en surplombant le superbe Lago Nordenskjodl. Nous finirons par marcher sur ses berges, sous la pluie et les rafales de vent, en évitant de belles vagues. Et oui, le vent rendait ces eaux bien agitées! Derrière nous, tout est gris et menaçant, la Valle Del Francès et Britanico sont maintenant plongés dans une brume des plus épaisses… Nous arriverons à Los Cuernos et de ce camping, la vue est tout bonnement magnifique : le Lago d’un côté et le Cuerno Este de l’autre!

Nous installons notre tente sur des plateformes en bois prévues à cet effet. Nous l’amarrons solidement avec quelques cordages fournis par le responsable du camping.

Une fois installés, nous allons dans le refuge. Rien à voir avec tout ce que nous avons vu précédemment : le complexe est ici trés récent, le personnel agréable. Bref, nous nous y sentons bien! Pour l’occasion (bon la société qui gère l’endroit ne nous à pas laissé trop le choix…) nous prenons le « Full-Board » c’est à dire Petit-Dej, Déjeuner, Diner. « Tout cela pour la modique somme de « … 120 $ pour deux (+ la plateforme pour la tente)!  Même si le prix est assez exorbitant, enfin des douches PROPRES! et neuves! Nous sommes au chaud sans devoir jouer des coudes pour nous installer. Nous nous autoriserons un apéro en jouant aux échecs (et oui, on est comme ça nous!) et nous mangerons très bien le soir (je me permettrais même de demander une seconde assiette!).

 

Jour 3 Campamento Grey -> Campamento Italiano

Vendredi 6h, le jour se lève sur le Camping du Lago Grey et la pluie, qui nous a bercé toute la nuit, tombe toujours… Nous remballons tout et nos allons petit déjeuner au refuge ouvrant, une nouvelle fois, à 7h. Ben est content de cette journée grise et morose qui s’annonce et ne cesse de répéter  » ‘Engagez-vous qu’ils disaient!! » J’essaie de le réconforter en lui disant que la pluie va cesser mais que nenni, elle s’accroche, elle s’infiltre!! L’objectif de la journée est à 18km en direction du Campamento Italiano (camping réputé pour ses souris!). La première partie se fait sans trop de souci en 3h30, malgrés les pierres et les racines glissantes, nous arrivons sous les coups de midi au refuge de Paine Grande. Frigorifiés et bien trempés, nous décidons de réaliser une halte afin de reprendre quelques forces. Par chance, nous évitons une belle rincée que nous regarderons bien au chaud dans le refuge. Nos wraps/charcut’/tomate/fromage et notre petite soupe nous fera un bien fou! Nous repartons pour 8 km et 1h45 de marche. Le chemin, sous la forme d’un « Single Track » est, malgré la pluie, agréable. La vue pourrait être vraiment superbe si il y avait un peu plus de soleil, hélas, ce dernier ne souhaite toujours pas pointer le bout de son nez. Nous arrivons au camping Italiano, seul camping de la CONAF (organisme public gérant le parc) gratuit que nous prendrons. Les autres campings sont en effet gérés par des sociétés privées.

L’accueil est fait par un Ranger, fort sympatique, mesurant au moins deux têtes de moins que Ben .

Il nous demande notre réservation, que nous avons, Ben lui montre, et en sortant le fameux document, il me l’expliquera après, il distingue « nombre de tente: 1, nombre de personnes : 1 »…. Oups. Il restera de marbre et lui tendra le document en lui indiquant que la réservation est pour une tente… rien d’autre.

Le ranger me regarde et dit : « Y para ella?/Pour elle? ». Ben fait mine de ne pas comprendre et lui retend la même réservation. Il ne discute pas plus.. Ouf…

Il est 15h, nous installons la tente trempée, toujours sous la pluie : au moins cela ne change pas trop. La couche extérieure de nos vétements en Gortex est également trempée, nos polaires sont plutôt humides, nos sur-pantalons par contre ont bien protégés nos pantalons. Quant au chaussures, elles n’auront pas tenu, les chaussettes sont mouillées et les petons frigorifiés!

16h30, nous décidons de manger dans le refuge de ce camping ayant la réputation d’étre assez « roots » (→ sale). Nous avons rapidement la confirmation : le refuge, ouvert d’un unique coté sur l’extérieur est minuscule (seulement deux tables accolées permettant d’accueillir quelques 4 à 6 personnes chacune), le sol en terre est gaugé d’eau stagnante, de boue et des différents déchets abandonnés par les campeurs. L’une des tables est au deux tiers occupée par des affaires laissées par des randonneurs, l’autre est pailletée (joli terme, vous ne trouvez pas?) de miettes au mieux, de sauce tomate tournée goût champignon au pire. Bref, un arc en ciel de couleur et d’odeur! #Bonheur

Nous essayons tant bien que mal de nous faire une place, nous dinons rapidement, pas question de trainer ici. 17h, même si une douche chaude aurait été la bienvenue, il n’y en a pas, nous nous emmitouflons dans la tente. Nous avons l’idée de monter une super installation de séchage de chaussettes et tours de cou dans la tente qui fera quand même un peu effet pour le lendemain matin.

18h, usés moralement et physiquement par cette journée des plus désagréables, nous nous endormons.

Le reveil est mis à 5h30 le lendemain, avec l’objectif, si le temps est clément, d’aller jusqu’au Mirador Britanico, au centre de la Vallé Del Francès.

 

PS : les deux petites clochettes couleurs blanc cassés/fond jaunes sont ?? (je n’ai pas trouvé son petit nom) tandis que les orchidées blanches/vertes/jaunes sont appelées Chloraea magellanica ou Orchidée Porcelaine vraiment superbes! Les fleurs rouges nous les avons déjà rencontré se sont des Notro.

PS2 : ne chercher pas notre tente, elle n’est pas sur ces photos.