Jour 3 Campamento Grey -> Campamento Italiano

Vendredi 6h, le jour se lève sur le Camping du Lago Grey et la pluie, qui nous a bercé toute la nuit, tombe toujours… Nous remballons tout et nos allons petit déjeuner au refuge ouvrant, une nouvelle fois, à 7h. Ben est content de cette journée grise et morose qui s’annonce et ne cesse de répéter  » ‘Engagez-vous qu’ils disaient!! » J’essaie de le réconforter en lui disant que la pluie va cesser mais que nenni, elle s’accroche, elle s’infiltre!! L’objectif de la journée est à 18km en direction du Campamento Italiano (camping réputé pour ses souris!). La première partie se fait sans trop de souci en 3h30, malgrés les pierres et les racines glissantes, nous arrivons sous les coups de midi au refuge de Paine Grande. Frigorifiés et bien trempés, nous décidons de réaliser une halte afin de reprendre quelques forces. Par chance, nous évitons une belle rincée que nous regarderons bien au chaud dans le refuge. Nos wraps/charcut’/tomate/fromage et notre petite soupe nous fera un bien fou! Nous repartons pour 8 km et 1h45 de marche. Le chemin, sous la forme d’un « Single Track » est, malgré la pluie, agréable. La vue pourrait être vraiment superbe si il y avait un peu plus de soleil, hélas, ce dernier ne souhaite toujours pas pointer le bout de son nez. Nous arrivons au camping Italiano, seul camping de la CONAF (organisme public gérant le parc) gratuit que nous prendrons. Les autres campings sont en effet gérés par des sociétés privées.

L’accueil est fait par un Ranger, fort sympatique, mesurant au moins deux têtes de moins que Ben .

Il nous demande notre réservation, que nous avons, Ben lui montre, et en sortant le fameux document, il me l’expliquera après, il distingue « nombre de tente: 1, nombre de personnes : 1 »…. Oups. Il restera de marbre et lui tendra le document en lui indiquant que la réservation est pour une tente… rien d’autre.

Le ranger me regarde et dit : « Y para ella?/Pour elle? ». Ben fait mine de ne pas comprendre et lui retend la même réservation. Il ne discute pas plus.. Ouf…

Il est 15h, nous installons la tente trempée, toujours sous la pluie : au moins cela ne change pas trop. La couche extérieure de nos vétements en Gortex est également trempée, nos polaires sont plutôt humides, nos sur-pantalons par contre ont bien protégés nos pantalons. Quant au chaussures, elles n’auront pas tenu, les chaussettes sont mouillées et les petons frigorifiés!

16h30, nous décidons de manger dans le refuge de ce camping ayant la réputation d’étre assez « roots » (→ sale). Nous avons rapidement la confirmation : le refuge, ouvert d’un unique coté sur l’extérieur est minuscule (seulement deux tables accolées permettant d’accueillir quelques 4 à 6 personnes chacune), le sol en terre est gaugé d’eau stagnante, de boue et des différents déchets abandonnés par les campeurs. L’une des tables est au deux tiers occupée par des affaires laissées par des randonneurs, l’autre est pailletée (joli terme, vous ne trouvez pas?) de miettes au mieux, de sauce tomate tournée goût champignon au pire. Bref, un arc en ciel de couleur et d’odeur! #Bonheur

Nous essayons tant bien que mal de nous faire une place, nous dinons rapidement, pas question de trainer ici. 17h, même si une douche chaude aurait été la bienvenue, il n’y en a pas, nous nous emmitouflons dans la tente. Nous avons l’idée de monter une super installation de séchage de chaussettes et tours de cou dans la tente qui fera quand même un peu effet pour le lendemain matin.

18h, usés moralement et physiquement par cette journée des plus désagréables, nous nous endormons.

Le reveil est mis à 5h30 le lendemain, avec l’objectif, si le temps est clément, d’aller jusqu’au Mirador Britanico, au centre de la Vallé Del Francès.

 

PS : les deux petites clochettes couleurs blanc cassés/fond jaunes sont ?? (je n’ai pas trouvé son petit nom) tandis que les orchidées blanches/vertes/jaunes sont appelées Chloraea magellanica ou Orchidée Porcelaine vraiment superbes! Les fleurs rouges nous les avons déjà rencontré se sont des Notro.

PS2 : ne chercher pas notre tente, elle n’est pas sur ces photos.

 

 

Jour 2 Paine Grande -> Campamento Grey

Après une nuit agitée du fait de fortes rafales de vent et de pluie, nous nous réveillons à 6h avec l’ambition de rejoindre le Refugio Grey à 11km au nord. Premiere déconvenue de la journée : la pluie tombe toujours. Nous décidons de repousser le réveil à 7h en espérant une accalmie et ce qui nous permettra, en plus, de profiter du refuge qui ouvre seulement à 7h, seul lieu où nous sommes théoriquement autorisés à cuisiner. A 7h, donc, il pleut moins mais la pluie tombe toujours et la tente est bien mouillée (à l’extérieur bien sur!). Notre plan d’attaque est le suivant : « on remballe tout sauf l’extérieur de la tente, on prend le petit déj’ et avec un peu de chance (#utopie) la tente aura séché »!  Le petit déjeuner, qui est deja pré-emballé par jour, est composé de lait en poudre/choco en poudre, flocons d’avoine et fruits. Ce dernier peut paraître rebutant mais il fut dans notre cas fort efficace d’un point de vue temps d’élaboration/goût/apport calorique. Une fois le petit déjeuner englouti et la tente, mouillée, remballée : c’est parti!


Nous marcherons 3h15 sous un ciel bien chargé mais sans trop de pluie. La brume nous laisse voir le paysage seulement à 1 km grand maximum de distance à tel point que Benoît croira même apercevoir St Dié-des-Vosges au loin : le temps et le relief s’y prêtant!… Nous commencerons par marcher dans une petite vallée encaissée, au terrain relativement plat mais où le vent nous déséquilibrera régulièrement du fait de fortes rafales. Nous grimperons et surplomberons la Laguna Los Patos (= Les Canards) et  serons également au dessus, et ce quasiment tout le long de cette randonnée, du Lago Grey. A l’occasion nous verrons quelques blocs de glace, d’une taille plus que respectable, flottant sur les eaux. Arrivés à Grey et la tente à peine montée, la pluie s’intensifiera et ne s’arrêtera plus de tomber. Nous voulions faire l’aller-retour jusqu’au Campamento Los Guardas, situé encore un peu plus au Nord, afin de se rapprocher du glacier mais la météo nous en découragera… . Nous profiterons de la seule éclaircie pour aller jusqu’au Mirador Grey à 15 minutes du campement. Là nous rencontrerons deux Français, l’un de Toulouse (EADS), l’autre Expat’ en Suisse (Société de Tuning Aéronautique) : nous les croiserons plusieurs jours d’affilés et nous les appellerons « Le Club Grand Luxe » : ces derniers avaient en effet fait le choix de loger dans les différents refuges durant tout leur séjour et d’avoir la pension complète dans chacun d’entre eux. Ils se sont donc allégés de quelques « monnaies sonnantes et trébuchantes » afin de s’alléger des tentes, sacs de couchage, nourriture… bref tout l’équipement mise à part leurs vêtements : « c’est le Grand Luxe! » comme ils l’avoueront eux-même.

Pour résumer, cette étape ne nous a pas vraiment emballé au niveau paysage, du fait de la météo? Cette branche du W n’est pas obligatoire selon nous.

PS : les fleurs de cet album sont appelées Calceolaria Uniflora aussi appelée Topa Topa.

PS : pour donner un ordre d’idée sur le prix du « Club Grand Luxe » pour la pension complète en refuge, cela s’approche des 120-150 $US par personne par nuit… Pas mal pour un dortoir et des pâtes bolo non?

 

 

 

 

Jour 1 au Torres Del Paine : Administracion -> Paine Grande

Le mercredi 13 décembre est notre premier jour de trek du W dans le Parque Nacional Torres Del Paine, qui durera 5 nuits et 6 jours. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir l’itinéraire complet représentant bien un W, seul manque la marche du premier jour qui sera l’objet de ce premier article pour rejoindre Paine Grande.

 

Voici, ci-dessous, l’itinéraire de notre premier jour afin de rejoindre la pointe basse gauche du W, le campement Paine Grande  depuis Administracion:

 

Nous nous levons à 5h30 pour être au Terminal de bus de Puerto Natales un peu avant 7h30. Nous remballons donc sac de couchage-tapis-matelas-tente avant de prendre un bon petit déj’. Nous avons préparé la veille nos sac à dos et empaqueté dans des sachets zippés chaque repas, allant du petit déj’ au diner (1 sachet = 1 repas) pour plus de praticité mais aussi pour limiter le poids des emballages et gagner en place. Résultat des courses, les sacs sont assez lourds mais nous savons que plus les jours passerons plus le poids se réduira du fait des repas.

1h30 de route et un petit somme plus tard, nous approchons de l’entrée du parc. Nous pouvons distinguer au loin « los Torres » qui dominent l’ensemble de la vallée. Premier arrêt administratif où nous sommes invités à descendre du bus (arrêt Laguna Amarga qui correspond à une des principales entrées du parc). L’objectif? Payer l’entrée, signer une décharge comme quoi « Le parc ne pourra être tenu responsable en cas de brulure au visage… », qu’il est interdit de faire de feu, etc etc. Nous repartons, notre entrée payée, avec le tampon du parc sur le passeport mais sans carte papier des randos qui sont proposées..

Alors que la plupart des personnes, après ces différentes formalités, prennent une navette les conduisant du côté Est du parc, du côté des tours (certaines personnes ne restant qu’une journée, elles montent seulement voir les tours tandis qu’une partie des gens réalise le W d’Est en Ouest ou comme nous d’Ouest en Est), nous remontons dans le meme bus afin de nous rendre au Terminus Administracion. Avant cela, nous ferons encore un arrêt, Guarderia Pudeto pour les personnes souhaitant prendre le « catamaran » (18.000 $CLP -> 24 € /pers) et qui permet d’arriver sans marcher, directement à Paine Grande le même point de chute que celui de notre premiere journée.

En effet, l’objectif de cette premiere journée est Administracion (point vert) vers Paine Grande (point rouge) : au programme 5h de marche, 17,5 Km.

Carte détaillée : Administracion -> Paine Grande. On peut voir également l’itinéraire prenant le « catamaran », que nous voulons éviter sur le Lago Pehoé.

11h30, nous descendons à l’arrêt Administracion. Nous prenons le temps d’ajuster nos sacs, sortir les cookies que j’avais préparé la veille pour couper le petit creux qui commence, déjà, à se faire ressentir mais … un garde nous interpelle! Il nous demande où nous nous rendons, je lui réponds Paine Grande. Ils nous dit qu’on ne peut s’y rendre par le sentier normalement prévu, qu’il est fermé dans ce sens (mais pas dans l’autre : Paine Grande -> Administracion) et qu’il faut faire demi-tour, prendre le « catamaran » (qui n’en est pas un) et que celui-ci nous déposera à Paine Grande. Economes et grands sportifs que nous sommes, nous souhaitions commencer par cette marche plutôt simple, histoire de nous mettre en jambe et éviter de payer le catamaran. Nos petites jambes peuvent bien nous conduire à notre campement!?!

Il insiste, je perds patience, et lui dit qu’on ne payera pas le cata, que nulle part nous avons été informés de cette fermeture de sentier, que les cartes que ce soit en ville ou à l’entrée du parc ne sont pas à jour. Il me soutient que si, je lui montre un photo prise lors du stop à l’entrée du Parc (et oui! comme dis plus tôt ils n’avaient aucune carte à fournir en papier et pourtant ils nous parlent de sécurité…) et il me soutient encore que c’est à jour alors que rien n’est indiqué sur ma photo! Ben commence à ré-expliquer qu’on ne nous l’a jamais indiqué mais il insiste en nous disant de faire demi-tour et que si nous sommes surpris sur ce sentier, nous risquons une amende! Et ajoute, que la carte est à jour sur internet… Heureusement, on l’appelle, il s’en va en nous prévenant qu’il revient, on en profite pour s’éclipser!

C’est parti pour 5h de marche indiquée et 17,5 km, je ne vous cache pas que je n’étais pas dans la plus zen des attitudes, m’attendant à me faire rattraper par un RAM 1500 V8 Turbo HDI lancé à vive allure ou par des gardes à cheval.

Dodge RAM équivalent à celui des Carabineros (=gendarmes) Chiliens… Par contre nous n’avons pas croisé de Carabineros de ce genre. Photo non contractuelle…

A noter que nous avions quand même élaboré une stratégie à l’approche de Paine Grande : dès que nous sommes à vue des gardes, on accélère l’allure et on fait profil bas! Mais, il nous sera difficile d’accélérer l’allure : nous devrons descendre une pentes abruptes faites de rochers tranchants tout en faisant attention aux rafales de vents susceptibles de nous pousser vers le lac en contre bas. Enfin, coté camouflage, nous ne pouvons pas dire que nos vestes soient d’un coloris des plus discrets…

Nous arriverons à notre campement sans encombre après ces 5h petites heures de marche. Les paysages de cette première journée étaient déjà superbes, montagnes enneigées, lac Pehoé d’un bleu époustouflant, champs à perte de vue… Nous croiserons quelques lièvres et verrons de jolies orchidées de Patagonie. La météo ? Digne de la Patagonie trés changeante au loin mais nous aurons seulement que de fortes rafales de vent et du soleil.

Nous nous enregistrons au campement puis installons rapidement la tente : la pluie commence à faire son apparatition. Nous trouvons refuge dans un grand abri où tous les campeurs se regroupent pour être au chaud et cuisiner. 18h, les portes des douches s’ouvrent, 18h30 notre popote chauffe, 19h15 dans les sacs de couchage!

Le vent soufflera fort toute la nuit, nous réveillant à l’occasion.

 

PS : le nom du parc Torres Del Paine vient des 3 tours (=Torres) de granit qui sont visibles de trés loin et qui sont le clou du spectacle.

PS 2 : les fleurs violettes sont appelées Lathyrus Magellanicus c’est un pois nain, les orchidées jaunes sont appelées Gavilea Lutea.