2 jours, une crevaison, 1000km et de superbes paysages!

Nous nous réveillons vers 7h le lendemain de notre journée Dakar. Nous remballons la tente et déjeunons.

Nous allons au seul endroit du secteur afin d’avoir une connexion internet afin de trouver des infos concernant l’étape du jour et nous rendons compte que nous avons mal calculé notre coup : les véhicules partent déjà vers Cordoba.

Après discussion, nous décidons d’aller dans un premier temps à Barreal, puis de partir dans l’après midi/nuit vers Cordoba pour voir le lendemain matin la dernière étape du Dakar, et enfin de nous rendre jusqu’au Parque d’Ischigualasto. Bref, une belle épopée de kilomètres en perspective…

Nous partons donc vers Barreal qui est à 50km à vol d’oiseau au sud-ouest, sauf qu’il faut passer une belle montagne bien abrupte.  Mon copilote, plugué sur l’application Maps.Me qui nous sert de GPS, m’indique la direction à suivre (qui n’apparait pas sur le lien ci-dessus).

« Faut que tu prennes à droite, là. »

« La route en terre? »

« Ouep, il m’indique 6 km »

La piste est rocailleuse, nous roulons tranquillement (ou pas), j’essaie d’éviter les trous, les kilomètres s’enchainent et les grosses roches aussi… Roches que l’on entend parfois claquer contre le châssis du véhicule. 12 km, nous passons un cours d’eau sans problème après avoir vérifié la profondeur de ce dernier. Le paysage est superbe, aucune habitation, juste la nature à l’état brut sous un soleil de plomb, des cactus et des Guanacos.

 

 

« Ben, il vient encore de me changer la distance avant la prochaine route, là il met encore 8 km, alors qu’on a déjà fait 20 au lieu de 6, c’est pas la bonne route -> demi tour? »

« Dac »

[Mode rally -> Activated]

Nous faisons chemin inverse pour retourner vers notre point de départ. Le rythme est un peu plus soutenu qu’à l’aller.

« Ben t’abuses, ralentis quand même »

Je m’exécute.

Nous continuons notre route pendant quelques kilomètres quand soudain… j’ai un affreux pressentiment, je regarde avec attention en direction de ma roue avant gauche, et je vois voler l’enjoliveur de la voiture.
Nous nous arrêtons : pneu avant crevé.

Nous mettrons moins de 5 minutes pour changer la roue : Marité videra la coffre et dévissera la roue de secours, pendant que moi armé du crique, je commencerai à soulever la voiture et à desserrer les écrous. La roue crevée, sera échangée avec la roue de secours, et le pilote se chargera de remettre la voiture sur ses 4 roues pendant que la copilote remettra les valises et la roue crevée à leur place.

 

 

Nous sortons enfin du chemin, la voiture est blanche de poussière, nous avons un pneu de crevé, et nous n’avons pas avancé d’un poil depuis ce matin. Une cellule de crise s’organise, doit-on changer notre plan initial ou non? Sachant que le temps perdu commence à vraiment poser problème, et que maintenant, si nous crevons nous serons dans une situation problématique… Il faut déjà régler le problème de pneu crevé. Nous allons à la première station, qui nous envoie vers une minuscule boutique de « Neumaticos« . Là, nous faisons la rencontre d’un garçon d’une vingtaine d’année et de son jeune frère.

 

 

Nous lui confions notre pneu et s’active tout en discutant de tout. La réparation achevée, il nous propose d’intervertir les pneus afin de remettre la roue de secours dans son emplacement initial. Puis, vient le moment de payer.

Calcul pessimiste (encore?)-> (1 pneu x 35 minutes montages démontages + réparation) x touriste = $$$?

Encore une fois, nous nous en tirerons pour 130 $AR, soit 6 euros. Très sympa, nous laisserons à lui et à son frère 100 $AR.

Nous regardons l’heure, avec toutes ces péripéties, bien que nous nous en sommes bien tirés, nous avons perdu un temps précieux. Il est bientôt 14h, Barreal et Ischigualasto sont à 3 bonne heures de routes, Cordoba à 7h… Nous faisons une pause pour manger et pour réfléchir sur les étapes des prochains jours.

Nous actons de ne pas aller à Cordoba et de partir directement vers Ischigualasto.

Les quelques heures de voiture qui nous emmènerons jusqu’à la Valle San Augustin (ou Valle Fertil), à quelques kilomètres d’Ischigualasto seront des plus agréables. Peu de voiture, une route sans trou mais ondulée littéralement telle une montagne russe, un paysage splendide que nous admirons sous un soleil qui décline petit à petit du fait de notre départ tardif.

 

 

Le lendemain, nous visiterons le parc d’Ischigualasto (ou Valle de la Luna) durant 3 heures. Celui-ci est réputé unique au monde (Patrimoine mondial de l’UNESCO) car rassemble des spécificités géologiques exceptionnelles permettant de voir/revoir/découvrir l’évolution des plaques tectoniques, des différentes couches terrestres notamment de la période Triasique et enfin des espèces disparues via les nombreux fossiles présents sur le site.

 

 

La visite terminée, nous partons vers Barreal/Calingasta où nous souhaitons faire du char à voile.

La route est très sympa, toujours avec un paysage brut et sauvage. La dernière partie sur une route de montagne très sinueuse et particulièrement abimée est d’un très grand charme.

 

 

Nous poserons la tente dans le camping municipal de Calingasta la nuit tombante et irons manger dans une restaurant en bord de route.

Le lendemain, nous irons jusque Barreal, à 2 bonne heures de route. Là, nous essayerons d’avoir plus d’informations afin de faire du char à voile. Hélas pour nous, de fortes précipitons sont annoncées pour la soirée, et le responsable de l’entreprise de voile nous conseille chaudement de rentrer directement à San Juan afin d’éviter, tout souci (comme un pont arraché par une rivière) qui nous empêcherait de revenir à San Juan dans les temps afin de rendre la voiture et de prendre notre bus en direction Santiago du Chili!

 

Route emportée par la pluie

 

Nous partons donc bredouille, mais profitons encore des superbes paysage de cette vallée vraiment spéciale sur la Ruta 40!

 

 

PS : le cactus blanc est un Cardon, le renard est un Zorro,

 

 

Dakar 2018 (#troll) ou l’organisation qui s’ensable?

Le Dakar était une de mes idées : l’occasion était trop belle, être en Amérique du Sud lorsque cette course aussi mythique que controversée, passe aussi proche d’une ville où nous devions aller, les conditions étaient réunies!

Nous partons donc pour San Juan, ville étape du Dakar 2018 en Argentine, à 2h au nord de Mendoza.

Arrivés sur place, notre première mission, si nous l’acceptons…, est de trouver des informations sur la course qui doit avoir lieu le lendemain. Rapidement, nous comprenons que cela sera vraiment dur et qu’il nous faudra redoubler de patience et d’intelligence…

Nos questions paraissaient pourtant simples : « Par où passe la course (nom de la route, point kilométrique…)? Y a-t’il des bus spéciaux pour l’occasion, et dans la négative, comment pouvons-nous nous rendre aux zones spectateurs ? ». Les réponses vont être pour le moins compliquées (en mode je noie le poisson) et nous serons trimballés de l’office du tourisme, à la féria organisée pour le dakar, en passant par le terminal de bus ainsi que la mairie de la ville de nombreuses fois pour en retirer… bah pas grand chose en fait!…

Les plans fournis par l’organisation du Dakar ne permettaient, ni à la ville, ni aux compagnies de bus d’affirmer, ou d’infirmer qu’une ligne de bus croisait la course (enfin si, nous avons eu confirmation, par contre « il y a surement entre 5 et 30 km à faire à pied »). Du coté du Dakar, ils n’étaient pas en mesure de donner plus d’informations quant aux zones spectateurs que nous aurions pu ensuite fournir aux compagnies de bus. Sur le site du Dakar, rien de précis non plus. Nous trouverons plus tard une vraie carte (officielle) précise sur le site l’équipe.fr hélas trop tard pour que nous puissions l’utiliser. Bref, nous avons été trimballé de service en service pour au final, rien de concret.

Le lendemain matin, jour J, nous décidons, faute de mieux, de louer une voiture pour quelques jours ce qui nous permettra, nous l’espérons, de voir la course, puis de visiter les environs.

Une fois le contrat signé, les valises chargées et quelques courses faites, nous partons sur les routes direction plein nord.

Nous croisons rapidement le convoi des véhicules d’assistance et des mécanos des différentes écuries qui se dirige vers le prochain bivouac qui s’organise sur un circuit tout proche de San Juan.

Nous arrivons enfin, après avoir demandé trois fois notre chemin et reçu quatre informations différentes(…), à la zone spectateurs. Là, les tentes sont plantées, les barbecues sont gavés de viande en pleine cuisson et les glacières quant à elles se vident rapidement.

Nous entendons au loin les motos arriver, qui passent par la route (annulation de l’étape moto). Nous prenons de nombreux clichés, plus ou moins réussis malgré la faible vitesse des concurrents.

Puis, nous commençons à distinguer un panache de fumée se former à l’horizon. Les voitures arrivent!

Nous nous faisons une place entourée de locaux avec qui nous discuterons durant l’après midi.

Les véhicules passent les un derrière les autres, quelques fois avec moins d’une minute d’intervalle, parfois avec plus d’une demi-heure… Armés de jumelles, j’essai de décrire au mieux les véhicules. Bêtement, et durant de nombreux passages j’annonce que le véhicule en approche est de couleur blanche (afin que nos voisins argentins puissent nous dire de quelle écurie il s’agit). Les véhicules n’ont en fait rien de blanc, il s’agit uniquement de l’accumulation de poussière sur l’ensemble de la carrosserie qui, au loin, ressemblent à si méprendre à du blanc quasi immaculé… #Boulet.

Nos voisins constaterons, entre deux passages, la maladresse de Marité. Bien que nous avions prévu beaucoup d’eau (plus de 5L) et que nous n’étions pas à sec, Marité voulait se faire un petit plaisir en achetant une glace bien fraiche. Elle ira donc à la rencontre d’un vendeur ambulant, choisira avec soin son parfum, et revint jusqu’a moi.

Là, elle essayera d’ouvrir, avec surement un peu trop de précipitation, le plastique enfermant la glace. Résultat, la glace volera à un bon mètre au dessus de nos têtes et fera un jolie 360° BackSlide. La réception dans la poussière/terre, eu raison de l’envie de Marité. Nos voisins ayant vue tout le déroulé de la scène auront plus qu’un rictus, mais compatiront sincèrement au désespoir visible (et risible! :D) de Marité. 30 minutes plus tard, je réussissais à la convaincre de réitérer l’expérience, qui sera cette fois un franc succès et qui causera même quelques applaudissements au sein du public.

dakar_1

Après avoir vue quelques camions roulant à tombeau ouvert, nous partirons vers le bivouac du Dakar, prés de San Juan pour essayer de négocier des accréditations afin de pouvoir entrer sur le Padock et de découvrir de l’intérieur cet univers. Bien qu’un des officiels nous ait fait miroiter les fameux sésames, il n’en sera rien et nous devrons finalement nous contenter de ce que nous avons vue durant la journée.

Ayant essuyé également un refus pour dormir dans un camping tout proche du bivouac (pour cause de travaux dans les sanitaires), nous partirons à quelques lieues de là pour trouver, enfin, un hébergement pour la nuit.

20h, nous installons la tente, puis nous nous dirigeons vers une bâtisse du camping. Là, nous discutons avec un homme responsable de l’endroit et lui demandons s’il est possible de manger sur place. Il nous propose de nous faire des pizzas, simple et efficace, mais pas avant 22h30. Là il doit partir, mais peut revenir spécialement pour nous… Un peu gênés, nous acceptons.

Pendant ce temps, nous prenons une petite douche rapide, chauffée au feu de bois (plutôt efficace si vous êtes le seul à utiliser la douche) et finissons de nettoyer du linge, de charger téléphones et ordinateurs (…).

22h45 sonne, les pizza sont cuites. Nous nous apprêtons à connaitre le prix de notre commande passée sans aucune indication : ce dernier n’ayant pas été évoqué préalablement.

Je fais un rapide calcul de tête, pour le moins pessimiste : (( 2 x pizza x heures de nuit) + aller retour juste pour nous) x touriste = $$$$….

La sentence tombe : « les deux pizzas… hum…. 230 $ARG [13€] ».  Déséquilibré par cette bonne surprise, je redemande à notre cuisinier d’un soir s’il n’a pas fait une erreur… Et non! Pour la peine, nous lui prendrons une bouteille de Sprite en plus (que nous ne finirons pas, la taille standard ici étant des bouteilles de 2l …) et quelques chocolats.

Rassasiés, nous nous couchons fatigués. Et pour une fois, je ne serai pas le seul à rêver de moto : secrètement, Marité m’a avoué avoir déjà fait sa lettre pour le père noël 2018, KTM 450 Rally; rien que cela. Prix catalogue : 23.000€ -> « What Else? ».

Le programme du lendemain est fixé : retourner voir l’avant dernière étape du Dakar, avant l’arrivée à Cordoba qui a lieu dans les environs.