Jour 6 Chileno -> Laguna Amarga

Voici venu le dernier jour de notre Trek W du parcTorres del Paine. La pluie n’a cessé de tomber durant une large partie de la nuit. Notre plan de remonter jusqu’aux Torres pour le lever du soleil (être au « sommet » à 5h) tombe, littéralement, à l’eau. 7h sonne, nous nous rendons une dernière fois dans notre auberge hors de prix afin de se disputer les 3 tartines par personne (et pas une de plus) accompagnées de lait, thé ou de café… Voulant une nouvelle fois oublier cette épisode douloureux, nous rangeons notre tente et tout en rangeant la tente, nous discutons de LA question : « allons-nous une nouvelle fois aux Torres avant de repartir ? » Bien que la météo ne soit pas encore clémente, il est annoncé une éclaircie à 11h tapante (à prendre tout de même avec des pincettes!). La problématique étant que depuis le sommet il faut théoriquement 5h bonnes heures de marche pour descendre jusqu’à l’entrée du Parc. Notre bus de retour pour Puerto Natales étant à 13h30, il y a un trés gros risque de louper ce dernier et d’attendre le prochain à 19h. Gros dilemme donc! Nous déciderons de prendre directement le chemin du retour. Au programme, 2h de descente jusqu’à Torres Central, qui est le principal point de départ des randonneurs, puis 1 heure afin de finalement rejoindre l’entrée du Parc à la Laguna Amargua.

Durant les 2 premières heures, nous rencontrerons, en sens opposé au notre, vraiment beaucoup de monde de tout âges! La descente n’est pas de tout repos pour nos genoux mais elle présente un beau dénivelé et une vue sur l’ensemble de la vallée.  Enfin, le ciel s’est dégagé et fait place au soleil et à la chaleur, cela malgré les quelques bonnes rafales de vent rafraichissantes. Cette dernière marche, sera largement réalisée seuls, et nous permettra d’admirer dans notre dos de superbes vues des Torres, qui nous ferait presque regretter de ne pas y être allés ce matin.

Nous arriverons vers 11h30-12h. Le temps de manger notre déjeuner fournis par le refuge et de papoter un peu avec des Strasbourgeois.

« Alors le Torres? » : Dans notre cas, nous avons vraiment bien aimé malgré le temps assez humide que nous avons eu sur les premiers jours. Les parcours ne sont pas réellement difficiles et ne nécessitent pas  une forme olympique. Les hébergements sont de notre avis trop chers. Le bon compromis nous semble être le notre : charger les sacs de nourriture pour les premiers jours (Paine Grande, Grey, Italiano), puis passer sur une ou deux formules toutes incluses (Cuernos,Chileno), qui même si elles ne sont pas exceptionnelles (surtout pour Chileno), ont le mérite d’alléger grandement les sacs. Vos épaules, et vos jambes vous en remercierons ;).

 

Jour 5 Los Cuernos -> Chileno

 

La dernière étape est celle que je redoutais le plus, elle est en effet susceptible d’être très dure sur la fin avec une montée de quelques kilomètres afin de rejoindre le Refuge Chileno. De plus, la météo semblant encore changer, nous souhaitons être le plus tôt possible au refuge, pour y déposer nos affaires, afin de continuer jusqu’au Graal : les fameuses Las Torres.
Après une bonne nuit de sommeil sur notre plateforme, nous nous levons à 4h45. Notre petit déj’, compris dans notre menu « Grand Lux », nous attend fièrement sur une table préparée en notre honneur. Ce dernier est bien (pas très copieux dira Marit’) sans être exceptionnel, mais permet de bien attaquer la journée.

Les sacs sont une dernière fois ajustés, le soleil se lève sur le Parc du Torres, nous partons pour de nouvelles aventures. Les premiers kilomètres sont quelques peu difficiles, le temps de faire chauffer l’organisme. Mais après 30 minutes, les douleurs commencent à s’estomper.

A notre surprise, un père et son fils, que nous avions déjà vu quelques jours, nous rattrapent et nous doublent. Leur rythme est pour le moins effréné.

Cette première partie de randonnée est très agréable, le chemin est principalement plat avec d’un coté les chaines montagneuses du Torres, et de l’autre les plaines et les Lago entourant ce dernier.

Les kilomètres s’enchainent et, après avoir vue quelques avalanches, nous commençons tout doucement à prendre de la hauteur afin de rejoindre Chileno. Bien que redouté, cette partie ne fut pas aussi dure que ce que nous pensions. Pas vraiment difficile donc, excepté une partie en single track étroite et extrêmement venteuse. A tel point que Marité perdra l’équilibre et tombera à terre. En contre bas du single track, un rivière trés agitée, d’un bleu toujours hypnotisant, où la force du courant règne en maitre.

Nous croiserons l’équipe de ravitaillement du refuge : des chevaux chargés de vivre pour l’ascension, ou de déchets lors de la descente.

Nous arriverons à 11h00 au Refuge, soit 4h15, au lieu de 6! Nous mangerons rapidement et abandonnerons nos sacs pour partir aux Torres. Equipés de nos bâtons de randonnées nous commençons l’ascension de 2h. Hélas, le temps se couvre déjà :  une course contre la montre s’engage… Cette partie de la randonnée entre Chileno et Las Torres est difficile d’une part les 4h15 de marche nous ont entamé ainsi que notre réveil aux aurores, mais également du fait du terrain, trés grimpant, avec de nombreuses marchent, avec un premiere partie en sous bois, et la dernière sur un parterre de grandes roches. Sans oublier, ici c’est l’autoroute en plein 15 Août, avec les gens énervés, ceux qui n’avancent pas, ceux qui restent sur la voie de gauche (les pires!!!!), les refus de priorités s’enchainent également. Bref, un retour à la civilisation bien difficile après quelques jours isolés.

Nous arrivons enfin au sommet, en 1h45. Le temps n’est pas execptionnel, mais loin d’être horrible! Nous prenons les photos d’usages sous les rafales de vent. Marité est satisfaite. Pour ma part je cache ma déception (ce qu’elle me reprochera… 😉 ) : le temps ne me satisfait pas! Alors oui comme elle me dira : « On les a vu c’est tout ce qui compte non? C’est comme la tour Effeil une fois que tu l’as vu une fois, c’est toujours pareil »  (Il exagère mes propos… = Marit’). De mon coté je suis plus dans l’idée qu’entre voir la tour Eiffel sous la pluie et sous un grand ciel bleu, mon choix est tout de même vite fait!

La descente sera compliquée, la fatigue est bien présente et nous mettrons presque 2h15 pour redescendre jusqu’au refuge. Là, nous monterons notre tente, prendrons une douche -> froide (#bonheur/#1èreDeconvenue) et nous nous préparerons pour manger.

Pour ce qui est de notre avis sur ce refuge, son organisation et son personnel : nous n’avons pas été emballé. Personnel tout juste aimable, obligation d’être placé sur les tables comme à la cantine (!!!!), eau froide et sanitaires à peine propres (je dirais très sale = Marit’) et pour finir impossible d’avoir une seconde assiette lors du diner : S.A.C.R.I.L.E.G.E    U.L.T.I.M.E!

Nous irons nous coucher sur les coups de 8h. L’étape de demain est une formalité : nous devons nous rendre à l’entrée du parc afin de récupérer un bus vers Puerto Natales, avec un départ prévu le lendemain pour El Calafate, pour ensuite aller en avion jusque Bariloche « La petite suisse d’Argentine ».

 

 

Jour 4 Italiano -> Mirador Británico -> Los Cuernos

Le réveil sonne à 5h, il fait encore nuit mais le crépuscule se fait sentir. Il ne pleut plus, la tente est sèche, Mazeltof! Nous enfilons nos lampes frontales et nous commençons le rangement. Les rôles, ce matin là, seront inversés : Marité se chargera de commencer à ranger et nettoyer la tente à l’extérieur (elle est couverte sur 20cm à l’extérieur de boue, la pluie fait éclabousser la terre sur les parois, pas question de la ranger comme ça, c’est quand même notre maison pour 10 mois! Pendant que moi (pas encore réveillé), je commence à compacter matelas, sacs de couchage et oreillers. De petits flocons commencent à tomber..il ne fait pas chaud mais au moins la pluie n’est pas là et c’est le principal!

Nous nous rendons une fois de plus dans la décharge qui sert de refuge pour avaler notre petit déjeuner : il est 5h45. Nous entreposons nos sacs dans le refuge et nous partons à l’assaut de la Valle Del Francès armés de nos bâtons.

Vers 6h, nous commençons notre ascension vers le Mirador Britanico dans la Valle del Francès, il est annoncé 3h pour 7km, et oui ça grimpe tout le long! Bien que le temps ne soit pas radieux, il est bien meilleur que les jours précédents, le moral est au beau fixe, le corps n’a aucun mal à crapahuter entre les différentes marches, à passer les différents cours d’eau voire rivières, à traverser les zones marécageuses, traversées facilitées par des structures en bois, qui pour l’heure sont recouvertes de neige. Nous nous régalons de la vue et de tout ce que nous entoure! En fond de carte, le Lago Nordenskjodl, à notre gauche le Glaciar Del Francès ainsi que le Rio du même nom et Cerro Castillo et à notre droite Cuerno Principal, Cuerno Norte, Cuerno La Espada et CuernoLa Hoja – MAGNIFIQUE. Le ciel n’est pas dégagé mais on distingue les sommets entre quelques éclaircies  et la brume planante au sommet donne aussi un certain charme et une ambiance particulière un peu mystérieuse. Nous ne croisons presque personne, hormis deux hommes qui eux redescendent. Plus nous montons et plus les flocons tombent. Nous alternons forêts, passage de petits cours d’eau, étendues caillouteuses, la rando est vraiment superbe! Nous mettrons moins de temps qu’annoncer pour atteindre Britanico (2h) mais nous ne nous y attarderons pas le vent est glacial et le temps devient de plus en plus menaçant! Nous entamons la descente qui nous prend toujours un peu plus de temps que la montée et là nous croiserons beaucoup de monde dans le sens inverse. D’ailleurs on nous indiquera que normalement le sentier entre le premier mirador et le dernier est fermé! Oups nous n’avons jamais vu cela et de toute manière, c’est fait!

Nous récupérons nos sacs à Italiano, et partons en direction du Campamento Los Cuernos. Nous nous arrêterons au Campamento Francès pour casser la croûte, il est 11h30, et la pluie s’intensifie! Bon timing! Nous sommes abrités sous une toile qui fait office de refuge. Là, une famille d’Américains s’est également abritée pour manger. Ils nous font une place, le patriarche engage rapidement la conversation avec un français approximatif mais usuel. Nous passerons la petite heure avec eux à échanger sur Trump et sa politique d’immigration, Macron, l’économie en général, bref la France et les  » Stats’ « , le tout dans la langue de Shakespear.

Nous repartons après cette pause, sous la pluie, toujours en surplombant le superbe Lago Nordenskjodl. Nous finirons par marcher sur ses berges, sous la pluie et les rafales de vent, en évitant de belles vagues. Et oui, le vent rendait ces eaux bien agitées! Derrière nous, tout est gris et menaçant, la Valle Del Francès et Britanico sont maintenant plongés dans une brume des plus épaisses… Nous arriverons à Los Cuernos et de ce camping, la vue est tout bonnement magnifique : le Lago d’un côté et le Cuerno Este de l’autre!

Nous installons notre tente sur des plateformes en bois prévues à cet effet. Nous l’amarrons solidement avec quelques cordages fournis par le responsable du camping.

Une fois installés, nous allons dans le refuge. Rien à voir avec tout ce que nous avons vu précédemment : le complexe est ici trés récent, le personnel agréable. Bref, nous nous y sentons bien! Pour l’occasion (bon la société qui gère l’endroit ne nous à pas laissé trop le choix…) nous prenons le « Full-Board » c’est à dire Petit-Dej, Déjeuner, Diner. « Tout cela pour la modique somme de « … 120 $ pour deux (+ la plateforme pour la tente)!  Même si le prix est assez exorbitant, enfin des douches PROPRES! et neuves! Nous sommes au chaud sans devoir jouer des coudes pour nous installer. Nous nous autoriserons un apéro en jouant aux échecs (et oui, on est comme ça nous!) et nous mangerons très bien le soir (je me permettrais même de demander une seconde assiette!).

 

Jour 3 Campamento Grey -> Campamento Italiano

Vendredi 6h, le jour se lève sur le Camping du Lago Grey et la pluie, qui nous a bercé toute la nuit, tombe toujours… Nous remballons tout et nos allons petit déjeuner au refuge ouvrant, une nouvelle fois, à 7h. Ben est content de cette journée grise et morose qui s’annonce et ne cesse de répéter  » ‘Engagez-vous qu’ils disaient!! » J’essaie de le réconforter en lui disant que la pluie va cesser mais que nenni, elle s’accroche, elle s’infiltre!! L’objectif de la journée est à 18km en direction du Campamento Italiano (camping réputé pour ses souris!). La première partie se fait sans trop de souci en 3h30, malgrés les pierres et les racines glissantes, nous arrivons sous les coups de midi au refuge de Paine Grande. Frigorifiés et bien trempés, nous décidons de réaliser une halte afin de reprendre quelques forces. Par chance, nous évitons une belle rincée que nous regarderons bien au chaud dans le refuge. Nos wraps/charcut’/tomate/fromage et notre petite soupe nous fera un bien fou! Nous repartons pour 8 km et 1h45 de marche. Le chemin, sous la forme d’un « Single Track » est, malgré la pluie, agréable. La vue pourrait être vraiment superbe si il y avait un peu plus de soleil, hélas, ce dernier ne souhaite toujours pas pointer le bout de son nez. Nous arrivons au camping Italiano, seul camping de la CONAF (organisme public gérant le parc) gratuit que nous prendrons. Les autres campings sont en effet gérés par des sociétés privées.

L’accueil est fait par un Ranger, fort sympatique, mesurant au moins deux têtes de moins que Ben .

Il nous demande notre réservation, que nous avons, Ben lui montre, et en sortant le fameux document, il me l’expliquera après, il distingue « nombre de tente: 1, nombre de personnes : 1 »…. Oups. Il restera de marbre et lui tendra le document en lui indiquant que la réservation est pour une tente… rien d’autre.

Le ranger me regarde et dit : « Y para ella?/Pour elle? ». Ben fait mine de ne pas comprendre et lui retend la même réservation. Il ne discute pas plus.. Ouf…

Il est 15h, nous installons la tente trempée, toujours sous la pluie : au moins cela ne change pas trop. La couche extérieure de nos vétements en Gortex est également trempée, nos polaires sont plutôt humides, nos sur-pantalons par contre ont bien protégés nos pantalons. Quant au chaussures, elles n’auront pas tenu, les chaussettes sont mouillées et les petons frigorifiés!

16h30, nous décidons de manger dans le refuge de ce camping ayant la réputation d’étre assez « roots » (→ sale). Nous avons rapidement la confirmation : le refuge, ouvert d’un unique coté sur l’extérieur est minuscule (seulement deux tables accolées permettant d’accueillir quelques 4 à 6 personnes chacune), le sol en terre est gaugé d’eau stagnante, de boue et des différents déchets abandonnés par les campeurs. L’une des tables est au deux tiers occupée par des affaires laissées par des randonneurs, l’autre est pailletée (joli terme, vous ne trouvez pas?) de miettes au mieux, de sauce tomate tournée goût champignon au pire. Bref, un arc en ciel de couleur et d’odeur! #Bonheur

Nous essayons tant bien que mal de nous faire une place, nous dinons rapidement, pas question de trainer ici. 17h, même si une douche chaude aurait été la bienvenue, il n’y en a pas, nous nous emmitouflons dans la tente. Nous avons l’idée de monter une super installation de séchage de chaussettes et tours de cou dans la tente qui fera quand même un peu effet pour le lendemain matin.

18h, usés moralement et physiquement par cette journée des plus désagréables, nous nous endormons.

Le reveil est mis à 5h30 le lendemain, avec l’objectif, si le temps est clément, d’aller jusqu’au Mirador Britanico, au centre de la Vallé Del Francès.

 

PS : les deux petites clochettes couleurs blanc cassés/fond jaunes sont ?? (je n’ai pas trouvé son petit nom) tandis que les orchidées blanches/vertes/jaunes sont appelées Chloraea magellanica ou Orchidée Porcelaine vraiment superbes! Les fleurs rouges nous les avons déjà rencontré se sont des Notro.

PS2 : ne chercher pas notre tente, elle n’est pas sur ces photos.

 

 

Jour 2 Paine Grande -> Campamento Grey

Après une nuit agitée du fait de fortes rafales de vent et de pluie, nous nous réveillons à 6h avec l’ambition de rejoindre le Refugio Grey à 11km au nord. Premiere déconvenue de la journée : la pluie tombe toujours. Nous décidons de repousser le réveil à 7h en espérant une accalmie et ce qui nous permettra, en plus, de profiter du refuge qui ouvre seulement à 7h, seul lieu où nous sommes théoriquement autorisés à cuisiner. A 7h, donc, il pleut moins mais la pluie tombe toujours et la tente est bien mouillée (à l’extérieur bien sur!). Notre plan d’attaque est le suivant : « on remballe tout sauf l’extérieur de la tente, on prend le petit déj’ et avec un peu de chance (#utopie) la tente aura séché »!  Le petit déjeuner, qui est deja pré-emballé par jour, est composé de lait en poudre/choco en poudre, flocons d’avoine et fruits. Ce dernier peut paraître rebutant mais il fut dans notre cas fort efficace d’un point de vue temps d’élaboration/goût/apport calorique. Une fois le petit déjeuner englouti et la tente, mouillée, remballée : c’est parti!


Nous marcherons 3h15 sous un ciel bien chargé mais sans trop de pluie. La brume nous laisse voir le paysage seulement à 1 km grand maximum de distance à tel point que Benoît croira même apercevoir St Dié-des-Vosges au loin : le temps et le relief s’y prêtant!… Nous commencerons par marcher dans une petite vallée encaissée, au terrain relativement plat mais où le vent nous déséquilibrera régulièrement du fait de fortes rafales. Nous grimperons et surplomberons la Laguna Los Patos (= Les Canards) et  serons également au dessus, et ce quasiment tout le long de cette randonnée, du Lago Grey. A l’occasion nous verrons quelques blocs de glace, d’une taille plus que respectable, flottant sur les eaux. Arrivés à Grey et la tente à peine montée, la pluie s’intensifiera et ne s’arrêtera plus de tomber. Nous voulions faire l’aller-retour jusqu’au Campamento Los Guardas, situé encore un peu plus au Nord, afin de se rapprocher du glacier mais la météo nous en découragera… . Nous profiterons de la seule éclaircie pour aller jusqu’au Mirador Grey à 15 minutes du campement. Là nous rencontrerons deux Français, l’un de Toulouse (EADS), l’autre Expat’ en Suisse (Société de Tuning Aéronautique) : nous les croiserons plusieurs jours d’affilés et nous les appellerons « Le Club Grand Luxe » : ces derniers avaient en effet fait le choix de loger dans les différents refuges durant tout leur séjour et d’avoir la pension complète dans chacun d’entre eux. Ils se sont donc allégés de quelques « monnaies sonnantes et trébuchantes » afin de s’alléger des tentes, sacs de couchage, nourriture… bref tout l’équipement mise à part leurs vêtements : « c’est le Grand Luxe! » comme ils l’avoueront eux-même.

Pour résumer, cette étape ne nous a pas vraiment emballé au niveau paysage, du fait de la météo? Cette branche du W n’est pas obligatoire selon nous.

PS : les fleurs de cet album sont appelées Calceolaria Uniflora aussi appelée Topa Topa.

PS : pour donner un ordre d’idée sur le prix du « Club Grand Luxe » pour la pension complète en refuge, cela s’approche des 120-150 $US par personne par nuit… Pas mal pour un dortoir et des pâtes bolo non?

 

 

 

 

Jour 1 au Torres Del Paine : Administracion -> Paine Grande

Le mercredi 13 décembre est notre premier jour de trek du W dans le Parque Nacional Torres Del Paine, qui durera 5 nuits et 6 jours. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir l’itinéraire complet représentant bien un W, seul manque la marche du premier jour qui sera l’objet de ce premier article pour rejoindre Paine Grande.

 

Voici, ci-dessous, l’itinéraire de notre premier jour afin de rejoindre la pointe basse gauche du W, le campement Paine Grande  depuis Administracion:

 

Nous nous levons à 5h30 pour être au Terminal de bus de Puerto Natales un peu avant 7h30. Nous remballons donc sac de couchage-tapis-matelas-tente avant de prendre un bon petit déj’. Nous avons préparé la veille nos sac à dos et empaqueté dans des sachets zippés chaque repas, allant du petit déj’ au diner (1 sachet = 1 repas) pour plus de praticité mais aussi pour limiter le poids des emballages et gagner en place. Résultat des courses, les sacs sont assez lourds mais nous savons que plus les jours passerons plus le poids se réduira du fait des repas.

1h30 de route et un petit somme plus tard, nous approchons de l’entrée du parc. Nous pouvons distinguer au loin « los Torres » qui dominent l’ensemble de la vallée. Premier arrêt administratif où nous sommes invités à descendre du bus (arrêt Laguna Amarga qui correspond à une des principales entrées du parc). L’objectif? Payer l’entrée, signer une décharge comme quoi « Le parc ne pourra être tenu responsable en cas de brulure au visage… », qu’il est interdit de faire de feu, etc etc. Nous repartons, notre entrée payée, avec le tampon du parc sur le passeport mais sans carte papier des randos qui sont proposées..

Alors que la plupart des personnes, après ces différentes formalités, prennent une navette les conduisant du côté Est du parc, du côté des tours (certaines personnes ne restant qu’une journée, elles montent seulement voir les tours tandis qu’une partie des gens réalise le W d’Est en Ouest ou comme nous d’Ouest en Est), nous remontons dans le meme bus afin de nous rendre au Terminus Administracion. Avant cela, nous ferons encore un arrêt, Guarderia Pudeto pour les personnes souhaitant prendre le « catamaran » (18.000 $CLP -> 24 € /pers) et qui permet d’arriver sans marcher, directement à Paine Grande le même point de chute que celui de notre premiere journée.

En effet, l’objectif de cette premiere journée est Administracion (point vert) vers Paine Grande (point rouge) : au programme 5h de marche, 17,5 Km.

Carte détaillée : Administracion -> Paine Grande. On peut voir également l’itinéraire prenant le « catamaran », que nous voulons éviter sur le Lago Pehoé.

11h30, nous descendons à l’arrêt Administracion. Nous prenons le temps d’ajuster nos sacs, sortir les cookies que j’avais préparé la veille pour couper le petit creux qui commence, déjà, à se faire ressentir mais … un garde nous interpelle! Il nous demande où nous nous rendons, je lui réponds Paine Grande. Ils nous dit qu’on ne peut s’y rendre par le sentier normalement prévu, qu’il est fermé dans ce sens (mais pas dans l’autre : Paine Grande -> Administracion) et qu’il faut faire demi-tour, prendre le « catamaran » (qui n’en est pas un) et que celui-ci nous déposera à Paine Grande. Economes et grands sportifs que nous sommes, nous souhaitions commencer par cette marche plutôt simple, histoire de nous mettre en jambe et éviter de payer le catamaran. Nos petites jambes peuvent bien nous conduire à notre campement!?!

Il insiste, je perds patience, et lui dit qu’on ne payera pas le cata, que nulle part nous avons été informés de cette fermeture de sentier, que les cartes que ce soit en ville ou à l’entrée du parc ne sont pas à jour. Il me soutient que si, je lui montre un photo prise lors du stop à l’entrée du Parc (et oui! comme dis plus tôt ils n’avaient aucune carte à fournir en papier et pourtant ils nous parlent de sécurité…) et il me soutient encore que c’est à jour alors que rien n’est indiqué sur ma photo! Ben commence à ré-expliquer qu’on ne nous l’a jamais indiqué mais il insiste en nous disant de faire demi-tour et que si nous sommes surpris sur ce sentier, nous risquons une amende! Et ajoute, que la carte est à jour sur internet… Heureusement, on l’appelle, il s’en va en nous prévenant qu’il revient, on en profite pour s’éclipser!

C’est parti pour 5h de marche indiquée et 17,5 km, je ne vous cache pas que je n’étais pas dans la plus zen des attitudes, m’attendant à me faire rattraper par un RAM 1500 V8 Turbo HDI lancé à vive allure ou par des gardes à cheval.

Dodge RAM équivalent à celui des Carabineros (=gendarmes) Chiliens… Par contre nous n’avons pas croisé de Carabineros de ce genre. Photo non contractuelle…

A noter que nous avions quand même élaboré une stratégie à l’approche de Paine Grande : dès que nous sommes à vue des gardes, on accélère l’allure et on fait profil bas! Mais, il nous sera difficile d’accélérer l’allure : nous devrons descendre une pentes abruptes faites de rochers tranchants tout en faisant attention aux rafales de vents susceptibles de nous pousser vers le lac en contre bas. Enfin, coté camouflage, nous ne pouvons pas dire que nos vestes soient d’un coloris des plus discrets…

Nous arriverons à notre campement sans encombre après ces 5h petites heures de marche. Les paysages de cette première journée étaient déjà superbes, montagnes enneigées, lac Pehoé d’un bleu époustouflant, champs à perte de vue… Nous croiserons quelques lièvres et verrons de jolies orchidées de Patagonie. La météo ? Digne de la Patagonie trés changeante au loin mais nous aurons seulement que de fortes rafales de vent et du soleil.

Nous nous enregistrons au campement puis installons rapidement la tente : la pluie commence à faire son apparatition. Nous trouvons refuge dans un grand abri où tous les campeurs se regroupent pour être au chaud et cuisiner. 18h, les portes des douches s’ouvrent, 18h30 notre popote chauffe, 19h15 dans les sacs de couchage!

Le vent soufflera fort toute la nuit, nous réveillant à l’occasion.

 

PS : le nom du parc Torres Del Paine vient des 3 tours (=Torres) de granit qui sont visibles de trés loin et qui sont le clou du spectacle.

PS 2 : les fleurs violettes sont appelées Lathyrus Magellanicus c’est un pois nain, les orchidées jaunes sont appelées Gavilea Lutea.