San Pedro de Atacama

Nous arrivons le 11 février à Atacama sous un ciel quelque peu chargé, chose assez exceptionnelle dans cette contrée située au nord du Chili. La région est en effet réputée pour sa sécheresse ainsi que pour…. son ciel sans nuage…. Pour preuve  : « il n’y a pas eu de pluie depuis 400 jours! »… nous manquerons de chance car il pleuvra pas mal les premiers jours!

Nous posons notre tente au camping La Casa del Sol Naciente, pas très cher mais pas très propre non plus!

Après quelques renseignements à gauche et à droite (agence de tourisme/office de tourisme), le plan est rapidement fixé : les prix des excursions étant assez chers, louer une voiture et faire les excursions par nous même semble être la meilleure option.

Le seul loueur présent dans la ville, Hertz, réalise des prix exorbitants, à deux doigts de nous décourager. Heureusement, nous trouvons un autre loueur, Econorent, situé à Calama (la ville de l’hôpital préféré de Ben, à 1h30 de bus) où l’on nous propose un 4×4 pour moins cher qu’une Clio chez Hertz à Atacama. Deux françaises, Juliette et Marie (étudiante à Mendoza pour un an), se joignent à nous pour dans ce périple routier d’un bon millier de kilomètres et que nous retrouvons le midi même!

Je vous laisse admirer notre tank pour les 5 jours à venir : ! (cela a fait la semaine à Ben « laissez passer mon gros 4*4 », « regardez mon gros 4*4 » « blllablaaa avec mon gros 4*4 » et j’en passe).


Nous filons en direction de la Valle de la Luna (2400 m.s.n.m) à 15km de la ville. Nous effectuerons plusieurs arrêts une fois entrés sur le site : caverna de sal, duna mayor, mina de sal Victoria et Crisanta. Le vent a sculpté et érodé les roches au fil de nombreuses années. Le sel remontant des tréfonds de cet endroit à la surface du sol, du fait de ce climat si aride, donne un effet pailleté au sol et aux pierres. Le tout donnant un paysage désertique assez particulier.

Le lendemain, nous nous donnons RDV à 4h de matin afin de rejoindre les Geysers El Tatio. Ce site perché à une altitude de 4200 m.s.n.m est distant de, seulement, 98 km. C’est peu, mais additionnez le chemin de terre, la pluie, la prudence requise, deux ou trois lamas à éviter et vous obtenez 3h pour faire le trajet. Ayant que très peu/mal dormis (couchés 1h, levés 3h45 nous avions voulu essayer de dormir dans la voiture #jeSuisUnePince), je ne suis d’aucune aide pour Ben qui prendra le volant bien seul durant ces 3h de route et où nous dormirons en totale de confiance. Arrivés sur place, il gèle, il fait bien noir mais le levé du soleil est annoncé dans une dizaine de minutes. Ben fera une petite sieste éclair avant de nous rejoindre, pendant que moi et les filles armées de lampes frontales, nous nous dirigerons sur le site. Nous aperceverons les fumerolles des geysers qui, petit à petit, grandissent au fur et à mesure que le soleil pointe son nez! Un beau spectacle s’offre à nous et le soleil nous dévoile le merveilleux paysage qui nous entoure.
Sur le trajet du retour, nous découvrons la route que nous avons emprunté (Ben : correction, que j’ai emprunté « seul abandonné de tous ») le matin : le paysage y est absolument magnifique!

L’après-midi, nous nous rendrons à la Laguna Chaxa et Tebenquiche à 62 km de la ville et 2300 m.s.n.m, lieu où se regroupent les flamands roses pour manger, et qui est également et accessoirement le fameux Salar d’Atacama. Nous resterons sur notre faim…peut être aussi à cause du temps, un peu gris, qui enlève toutes les couleurs du paysage.

Après cette journée et notre douloureuse nuit dans le 4×4, nous nous rendrons à  un sympathique et confortable camping . Ouf!

Le 14 février, nous partirons aux Lagunas Miscanti et Miniques à 115 km et perchées à 4300 m.s.n.m. Ben conduira et nous, les filles, nous grimperons à l’arrière du 4*4 dans la benne afin de prendre plus facilement des photos. Nous nous ferons rappeler à l’ordre par des gardes, selon Ben, « [Encore] des jaloux qui n’ont pas de gros 4×4″… Les lagunes raviront nos yeux, au menu : volcans, eaux étincelantes, neiges éternelles et plaines colorées!

Au retour, nous nous arrêterons à la Valle Marte, sympa! Mais avant cela, nous ferons un stop pour visiter deux églises dans les villages de Aguas Blanca et Toconao. Dans le dernier, nous entendons des tam-tam et curieux que nous sommes, nous nous dirigeons vers ceux-ci! Tous les habitants (…50 environs -> #GrosseTeuf’ #NouvelAnTrailor2017-2018…) y fêtent le carnaval, quelques hommes sont déguisés en grand-mère et prennent des voix pinchardes! Nous nous ferons embarqués pour danser avec eux!

Le dernier jour de location arrivant, direction Lagunas Escondidas et le clou du spectacle la Vallée Arco Iris où nous serons tout seuls! Nous y verrons des montagnes multicolores, des lamas, des flamands roses, des ânes de très près (il passera même ça tête par la fenêtre, Ben ayant verrouillé ces dernières en position basse!).. Juste superbe ce petit coin perdu!

Le lendemain direction Salta, en Argentine!

 

2 jours, une crevaison, 1000km et de superbes paysages!

Nous nous réveillons vers 7h le lendemain de notre journée Dakar. Nous remballons la tente et déjeunons.

Nous allons au seul endroit du secteur afin d’avoir une connexion internet afin de trouver des infos concernant l’étape du jour et nous rendons compte que nous avons mal calculé notre coup : les véhicules partent déjà vers Cordoba.

Après discussion, nous décidons d’aller dans un premier temps à Barreal, puis de partir dans l’après midi/nuit vers Cordoba pour voir le lendemain matin la dernière étape du Dakar, et enfin de nous rendre jusqu’au Parque d’Ischigualasto. Bref, une belle épopée de kilomètres en perspective…

Nous partons donc vers Barreal qui est à 50km à vol d’oiseau au sud-ouest, sauf qu’il faut passer une belle montagne bien abrupte.  Mon copilote, plugué sur l’application Maps.Me qui nous sert de GPS, m’indique la direction à suivre (qui n’apparait pas sur le lien ci-dessus).

« Faut que tu prennes à droite, là. »

« La route en terre? »

« Ouep, il m’indique 6 km »

La piste est rocailleuse, nous roulons tranquillement (ou pas), j’essaie d’éviter les trous, les kilomètres s’enchainent et les grosses roches aussi… Roches que l’on entend parfois claquer contre le châssis du véhicule. 12 km, nous passons un cours d’eau sans problème après avoir vérifié la profondeur de ce dernier. Le paysage est superbe, aucune habitation, juste la nature à l’état brut sous un soleil de plomb, des cactus et des Guanacos.

 

 

« Ben, il vient encore de me changer la distance avant la prochaine route, là il met encore 8 km, alors qu’on a déjà fait 20 au lieu de 6, c’est pas la bonne route -> demi tour? »

« Dac »

[Mode rally -> Activated]

Nous faisons chemin inverse pour retourner vers notre point de départ. Le rythme est un peu plus soutenu qu’à l’aller.

« Ben t’abuses, ralentis quand même »

Je m’exécute.

Nous continuons notre route pendant quelques kilomètres quand soudain… j’ai un affreux pressentiment, je regarde avec attention en direction de ma roue avant gauche, et je vois voler l’enjoliveur de la voiture.
Nous nous arrêtons : pneu avant crevé.

Nous mettrons moins de 5 minutes pour changer la roue : Marité videra la coffre et dévissera la roue de secours, pendant que moi armé du crique, je commencerai à soulever la voiture et à desserrer les écrous. La roue crevée, sera échangée avec la roue de secours, et le pilote se chargera de remettre la voiture sur ses 4 roues pendant que la copilote remettra les valises et la roue crevée à leur place.

 

 

Nous sortons enfin du chemin, la voiture est blanche de poussière, nous avons un pneu de crevé, et nous n’avons pas avancé d’un poil depuis ce matin. Une cellule de crise s’organise, doit-on changer notre plan initial ou non? Sachant que le temps perdu commence à vraiment poser problème, et que maintenant, si nous crevons nous serons dans une situation problématique… Il faut déjà régler le problème de pneu crevé. Nous allons à la première station, qui nous envoie vers une minuscule boutique de « Neumaticos« . Là, nous faisons la rencontre d’un garçon d’une vingtaine d’année et de son jeune frère.

 

 

Nous lui confions notre pneu et s’active tout en discutant de tout. La réparation achevée, il nous propose d’intervertir les pneus afin de remettre la roue de secours dans son emplacement initial. Puis, vient le moment de payer.

Calcul pessimiste (encore?)-> (1 pneu x 35 minutes montages démontages + réparation) x touriste = $$$?

Encore une fois, nous nous en tirerons pour 130 $AR, soit 6 euros. Très sympa, nous laisserons à lui et à son frère 100 $AR.

Nous regardons l’heure, avec toutes ces péripéties, bien que nous nous en sommes bien tirés, nous avons perdu un temps précieux. Il est bientôt 14h, Barreal et Ischigualasto sont à 3 bonne heures de routes, Cordoba à 7h… Nous faisons une pause pour manger et pour réfléchir sur les étapes des prochains jours.

Nous actons de ne pas aller à Cordoba et de partir directement vers Ischigualasto.

Les quelques heures de voiture qui nous emmènerons jusqu’à la Valle San Augustin (ou Valle Fertil), à quelques kilomètres d’Ischigualasto seront des plus agréables. Peu de voiture, une route sans trou mais ondulée littéralement telle une montagne russe, un paysage splendide que nous admirons sous un soleil qui décline petit à petit du fait de notre départ tardif.

 

 

Le lendemain, nous visiterons le parc d’Ischigualasto (ou Valle de la Luna) durant 3 heures. Celui-ci est réputé unique au monde (Patrimoine mondial de l’UNESCO) car rassemble des spécificités géologiques exceptionnelles permettant de voir/revoir/découvrir l’évolution des plaques tectoniques, des différentes couches terrestres notamment de la période Triasique et enfin des espèces disparues via les nombreux fossiles présents sur le site.

 

 

La visite terminée, nous partons vers Barreal/Calingasta où nous souhaitons faire du char à voile.

La route est très sympa, toujours avec un paysage brut et sauvage. La dernière partie sur une route de montagne très sinueuse et particulièrement abimée est d’un très grand charme.

 

 

Nous poserons la tente dans le camping municipal de Calingasta la nuit tombante et irons manger dans une restaurant en bord de route.

Le lendemain, nous irons jusque Barreal, à 2 bonne heures de route. Là, nous essayerons d’avoir plus d’informations afin de faire du char à voile. Hélas pour nous, de fortes précipitons sont annoncées pour la soirée, et le responsable de l’entreprise de voile nous conseille chaudement de rentrer directement à San Juan afin d’éviter, tout souci (comme un pont arraché par une rivière) qui nous empêcherait de revenir à San Juan dans les temps afin de rendre la voiture et de prendre notre bus en direction Santiago du Chili!

 

Route emportée par la pluie

 

Nous partons donc bredouille, mais profitons encore des superbes paysage de cette vallée vraiment spéciale sur la Ruta 40!

 

 

PS : le cactus blanc est un Cardon, le renard est un Zorro,