Nous voila arrivés à Ushuaia pour une petite semaine afin de découvrir cette ville du bout du monde. Nous avons longtemps hésité à faire ce crochet jusque ce petit bout de terre tout au sud du continent Sud-Américain. En fait, nous avions vu un peu partout que l’endroit était excessivement cher et qu’il n’y avait que peu d’intérêt à se rendre en Terre de Feu (nom donné à la région du fait des premiers explorateurs qui, lorsqu’ils arrivèrent par la mer, découvrir une côte étincelante des nombreux feux des campements indiens).
Avant d’aller plus loin, mettons nous tout de suite d’accord, si pour vous Ushuaia c’est ca, vous pourriez être assez surpris du climat local. En effet, Ushuaia, en bordure de l’Arctique, affiche une température moyenne maximale en été de … 15°!
Vous vous passerez d’une description précise de cette ville : en deux mots la ville en elle même, n’a… aucun intérêt. Pas vraiment de charme, ni très belle, ni trop moche. Même les rues abruptes, qui ont un semblant de San Francisco, ne nous ont pas marqué.
La ville historique est en bord de mer, à flan de montagne. Le centre ville se compose d’un quartier de quelques rues en longueur où l’ensemble des magasins et restaurants sont concentrés. A noter, que ces derniers sont bien fournis.
Ushuaia est encerclé par la nature : au nord, de « hautes » (1500 mètres max) montagnes et leurs glaciers surplombent la ville. Au sud, le canal Beagle qui lit l’Atlantique au Pacifique et qui fait office de frontière naturelle entre le Chili et l’Argentine. La ville est traversée d’est en ouest par la « Ruta 3 » allant de B.A (Buenos Aires) à Ushuaia sur une distance de quelques 3000 km. Et pour la ville d’Ushuaia : c’est tout! Alors quel intérêt? La faune, la flore et ces habitants : c’est tout cela qui fait le charme de cette région. Car vous le verrez, nous avons vraiment adoré notre séjour à Ushuaia!
Pour notre premiere journée, notre hôte nous emmène jusqu’au parc national de la Terre de Feu (Tierra Del Fuego) à une douzaine de kilomètres de la ville. L’entrée est gratuite jusqu’en novembre (notre côté « pince » est donc totalement satisfait) mais de ce fait il n’est pas possible de faire tamponner notre passeport! Mauro, notre hôte, nous recommande de faire le sentier Senda Costera le matin (qui longe sur 8km la Bahia Lapataia) puis d’enchainer l’après midi par les différents sentiers du secteur Lapataia. Ce dernier secteur compte 6 chemins allant de 400m à 4 km, passant à travers des tourbières, le long de la côte et des bosquets de Lenga et Guindo. Ces deux dernières espèces d’arbres sont dominantes dans cette région.
Nous nous étonnons de voir beaucoup de branches recouvertes de « touffes vertes ». En réalité ces dernières sont des plantes semi-parasites connues sous le nom de Lampions chinois, une sorte de Gui. A ne pas confondre avec le lichen barba de viejo, littéralement « barbe du vieux’ » qu’on retrouve en abondance sur les arbres et qui se caractérise par une « touffe » plus fine et beaucoup plus blanche. De plus, nous remarquons que certains troncs sont recouverts de gros abcès bruns formant des excroissances appelées « pains des indiens », parasites eux aussi.
Pour ce qui est de la faune, nous croisons des oies savauges de Cauquen toujours en couple, des cormorans, des ibis (oiseaux à grand bec fins courbés), des cygnes à cou noir, ..
La météo étant avec nous durant l’ensemble de cette journée nous pouvons profiter dès le matin des superbes paysages que nous offre ce parc : il s’y concentre à la fois la mer, la montagne et la forêt! Vue que nous sommes en basse saison (voir très basse) nous ne croisons que peu de monde.
Pour l’après midi nous changeons de décor en s’enfonçant un peu plus en pleine nature, un peu plus loin des côtes. Les couleurs sont variés, les yeux sont ravis. Nous finissons cette journée en croisant quasiment personne durant l’aprés midi, un régal.
En repartant du parc nous croisons un énorme camion de ce genre :
Inutile de préciser que celui rencontré avait les 4 roues collées au sol.
Au premier regard, j’aperçois une plaque d’immatriculation Française, au second je distingue un « 88 » de nos fameuses et respectées Vosges (je vous vois rigoler dans le fond!)! Trois personnes à son bord, un garçon entre 10 et 12 ans et les parents. Tous trois ont commencé leur périple depuis (≈) 4 ans. Nous leur indiquons que nous venons de Nancy, le mari nous informe qu’il vient de Lunétrouville… « Le monde est petit » prend ici tout son sens.