Jour 2 Paine Grande -> Campamento Grey

Après une nuit agitée du fait de fortes rafales de vent et de pluie, nous nous réveillons à 6h avec l’ambition de rejoindre le Refugio Grey à 11km au nord. Premiere déconvenue de la journée : la pluie tombe toujours. Nous décidons de repousser le réveil à 7h en espérant une accalmie et ce qui nous permettra, en plus, de profiter du refuge qui ouvre seulement à 7h, seul lieu où nous sommes théoriquement autorisés à cuisiner. A 7h, donc, il pleut moins mais la pluie tombe toujours et la tente est bien mouillée (à l’extérieur bien sur!). Notre plan d’attaque est le suivant : « on remballe tout sauf l’extérieur de la tente, on prend le petit déj’ et avec un peu de chance (#utopie) la tente aura séché »!  Le petit déjeuner, qui est deja pré-emballé par jour, est composé de lait en poudre/choco en poudre, flocons d’avoine et fruits. Ce dernier peut paraître rebutant mais il fut dans notre cas fort efficace d’un point de vue temps d’élaboration/goût/apport calorique. Une fois le petit déjeuner englouti et la tente, mouillée, remballée : c’est parti!


Nous marcherons 3h15 sous un ciel bien chargé mais sans trop de pluie. La brume nous laisse voir le paysage seulement à 1 km grand maximum de distance à tel point que Benoît croira même apercevoir St Dié-des-Vosges au loin : le temps et le relief s’y prêtant!… Nous commencerons par marcher dans une petite vallée encaissée, au terrain relativement plat mais où le vent nous déséquilibrera régulièrement du fait de fortes rafales. Nous grimperons et surplomberons la Laguna Los Patos (= Les Canards) et  serons également au dessus, et ce quasiment tout le long de cette randonnée, du Lago Grey. A l’occasion nous verrons quelques blocs de glace, d’une taille plus que respectable, flottant sur les eaux. Arrivés à Grey et la tente à peine montée, la pluie s’intensifiera et ne s’arrêtera plus de tomber. Nous voulions faire l’aller-retour jusqu’au Campamento Los Guardas, situé encore un peu plus au Nord, afin de se rapprocher du glacier mais la météo nous en découragera… . Nous profiterons de la seule éclaircie pour aller jusqu’au Mirador Grey à 15 minutes du campement. Là nous rencontrerons deux Français, l’un de Toulouse (EADS), l’autre Expat’ en Suisse (Société de Tuning Aéronautique) : nous les croiserons plusieurs jours d’affilés et nous les appellerons « Le Club Grand Luxe » : ces derniers avaient en effet fait le choix de loger dans les différents refuges durant tout leur séjour et d’avoir la pension complète dans chacun d’entre eux. Ils se sont donc allégés de quelques « monnaies sonnantes et trébuchantes » afin de s’alléger des tentes, sacs de couchage, nourriture… bref tout l’équipement mise à part leurs vêtements : « c’est le Grand Luxe! » comme ils l’avoueront eux-même.

Pour résumer, cette étape ne nous a pas vraiment emballé au niveau paysage, du fait de la météo? Cette branche du W n’est pas obligatoire selon nous.

PS : les fleurs de cet album sont appelées Calceolaria Uniflora aussi appelée Topa Topa.

PS : pour donner un ordre d’idée sur le prix du « Club Grand Luxe » pour la pension complète en refuge, cela s’approche des 120-150 $US par personne par nuit… Pas mal pour un dortoir et des pâtes bolo non?

 

 

 

 

Jour 1 au Torres Del Paine : Administracion -> Paine Grande

Le mercredi 13 décembre est notre premier jour de trek du W dans le Parque Nacional Torres Del Paine, qui durera 5 nuits et 6 jours. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir l’itinéraire complet représentant bien un W, seul manque la marche du premier jour qui sera l’objet de ce premier article pour rejoindre Paine Grande.

 

Voici, ci-dessous, l’itinéraire de notre premier jour afin de rejoindre la pointe basse gauche du W, le campement Paine Grande  depuis Administracion:

 

Nous nous levons à 5h30 pour être au Terminal de bus de Puerto Natales un peu avant 7h30. Nous remballons donc sac de couchage-tapis-matelas-tente avant de prendre un bon petit déj’. Nous avons préparé la veille nos sac à dos et empaqueté dans des sachets zippés chaque repas, allant du petit déj’ au diner (1 sachet = 1 repas) pour plus de praticité mais aussi pour limiter le poids des emballages et gagner en place. Résultat des courses, les sacs sont assez lourds mais nous savons que plus les jours passerons plus le poids se réduira du fait des repas.

1h30 de route et un petit somme plus tard, nous approchons de l’entrée du parc. Nous pouvons distinguer au loin « los Torres » qui dominent l’ensemble de la vallée. Premier arrêt administratif où nous sommes invités à descendre du bus (arrêt Laguna Amarga qui correspond à une des principales entrées du parc). L’objectif? Payer l’entrée, signer une décharge comme quoi « Le parc ne pourra être tenu responsable en cas de brulure au visage… », qu’il est interdit de faire de feu, etc etc. Nous repartons, notre entrée payée, avec le tampon du parc sur le passeport mais sans carte papier des randos qui sont proposées..

Alors que la plupart des personnes, après ces différentes formalités, prennent une navette les conduisant du côté Est du parc, du côté des tours (certaines personnes ne restant qu’une journée, elles montent seulement voir les tours tandis qu’une partie des gens réalise le W d’Est en Ouest ou comme nous d’Ouest en Est), nous remontons dans le meme bus afin de nous rendre au Terminus Administracion. Avant cela, nous ferons encore un arrêt, Guarderia Pudeto pour les personnes souhaitant prendre le « catamaran » (18.000 $CLP -> 24 € /pers) et qui permet d’arriver sans marcher, directement à Paine Grande le même point de chute que celui de notre premiere journée.

En effet, l’objectif de cette premiere journée est Administracion (point vert) vers Paine Grande (point rouge) : au programme 5h de marche, 17,5 Km.

Carte détaillée : Administracion -> Paine Grande. On peut voir également l’itinéraire prenant le « catamaran », que nous voulons éviter sur le Lago Pehoé.

11h30, nous descendons à l’arrêt Administracion. Nous prenons le temps d’ajuster nos sacs, sortir les cookies que j’avais préparé la veille pour couper le petit creux qui commence, déjà, à se faire ressentir mais … un garde nous interpelle! Il nous demande où nous nous rendons, je lui réponds Paine Grande. Ils nous dit qu’on ne peut s’y rendre par le sentier normalement prévu, qu’il est fermé dans ce sens (mais pas dans l’autre : Paine Grande -> Administracion) et qu’il faut faire demi-tour, prendre le « catamaran » (qui n’en est pas un) et que celui-ci nous déposera à Paine Grande. Economes et grands sportifs que nous sommes, nous souhaitions commencer par cette marche plutôt simple, histoire de nous mettre en jambe et éviter de payer le catamaran. Nos petites jambes peuvent bien nous conduire à notre campement!?!

Il insiste, je perds patience, et lui dit qu’on ne payera pas le cata, que nulle part nous avons été informés de cette fermeture de sentier, que les cartes que ce soit en ville ou à l’entrée du parc ne sont pas à jour. Il me soutient que si, je lui montre un photo prise lors du stop à l’entrée du Parc (et oui! comme dis plus tôt ils n’avaient aucune carte à fournir en papier et pourtant ils nous parlent de sécurité…) et il me soutient encore que c’est à jour alors que rien n’est indiqué sur ma photo! Ben commence à ré-expliquer qu’on ne nous l’a jamais indiqué mais il insiste en nous disant de faire demi-tour et que si nous sommes surpris sur ce sentier, nous risquons une amende! Et ajoute, que la carte est à jour sur internet… Heureusement, on l’appelle, il s’en va en nous prévenant qu’il revient, on en profite pour s’éclipser!

C’est parti pour 5h de marche indiquée et 17,5 km, je ne vous cache pas que je n’étais pas dans la plus zen des attitudes, m’attendant à me faire rattraper par un RAM 1500 V8 Turbo HDI lancé à vive allure ou par des gardes à cheval.

Dodge RAM équivalent à celui des Carabineros (=gendarmes) Chiliens… Par contre nous n’avons pas croisé de Carabineros de ce genre. Photo non contractuelle…

A noter que nous avions quand même élaboré une stratégie à l’approche de Paine Grande : dès que nous sommes à vue des gardes, on accélère l’allure et on fait profil bas! Mais, il nous sera difficile d’accélérer l’allure : nous devrons descendre une pentes abruptes faites de rochers tranchants tout en faisant attention aux rafales de vents susceptibles de nous pousser vers le lac en contre bas. Enfin, coté camouflage, nous ne pouvons pas dire que nos vestes soient d’un coloris des plus discrets…

Nous arriverons à notre campement sans encombre après ces 5h petites heures de marche. Les paysages de cette première journée étaient déjà superbes, montagnes enneigées, lac Pehoé d’un bleu époustouflant, champs à perte de vue… Nous croiserons quelques lièvres et verrons de jolies orchidées de Patagonie. La météo ? Digne de la Patagonie trés changeante au loin mais nous aurons seulement que de fortes rafales de vent et du soleil.

Nous nous enregistrons au campement puis installons rapidement la tente : la pluie commence à faire son apparatition. Nous trouvons refuge dans un grand abri où tous les campeurs se regroupent pour être au chaud et cuisiner. 18h, les portes des douches s’ouvrent, 18h30 notre popote chauffe, 19h15 dans les sacs de couchage!

Le vent soufflera fort toute la nuit, nous réveillant à l’occasion.

 

PS : le nom du parc Torres Del Paine vient des 3 tours (=Torres) de granit qui sont visibles de trés loin et qui sont le clou du spectacle.

PS 2 : les fleurs violettes sont appelées Lathyrus Magellanicus c’est un pois nain, les orchidées jaunes sont appelées Gavilea Lutea.

 

Derniers jours à la Fernanda

Notre dernière semaine à l’estancia fut agrémentée de quelques nouveautés.

Un matin, Ricardo nous montra un hibou devant la maison, chose rare. Nous nous approcherons doucement avec Marité et au moment où nous serons en mesure de distinguer une proie entre ces serfs acérés, il prendra son envol, abandonnant son butin, un lapin.

Le même jour deux Liégeois, Renaud et Laura, nous rejoignent à l’Estancia : de quoi nous décharger un peu de quelques tâches et surtout de pouvoir échanger avec eux. Ils partagerons avec nous la naissance de plusieurs poussins, dont Elvis et Presley  qui furent les deux premiers (Elvis porte une crête, Presley non, et vue que le premier n’existe pas sans le second…)… Presley nous quittera, d’une overdose de nourriture?, une semaine plus tard… Rassurez-vous chers lecteurs : le King est immortel! non?

Nous ferons la connaissance également d’un poussin nommé « Jésus », un poussin qui fut jeté au compost’ par Marit’, vue qu’il semblait totalement inerte, jusqu’à ce que ce dernier soit récupéré in-extrémis en vie, par Matilde. Une opération digne des plus grands hôpitaux sera également tentée pour soigner la pauvre bête. Le lendemain de cette dernière, Jésus était sur le point de retourner une nouvelle fois au compost’, cette fois-ci emmené par Karen, lorsque Matilde, encore, constata qu’il était toujours vivant. Le troisième jours aura raison de lui. « A Dieu, Jésus! »

Lors d’une balade en compagnie de Laura et Renaud, nous rencontrerons un agneau qui, nous le saurons plus tard, s’est fait mordre au niveau de la nuque par un renard. Handicapé au niveau du train avant et incapable de marcher, nous décidons de le porter et de le ramener jusqu’à l’Estancia. Nous baptiserons (certains dirons que je suis, encore, l’instigateur de ce nom douteux) cet agneau de « Natacha » en référence à sa nuque « tendue » et au « T’es tendu Natacha » de Dikkenek… Nous le nourrirons au biberon pendant le reste du séjour, mais les nuits fraiches de Patagonie auront raison de lui quelques jours après notre départ. Il rejoindra Jésus, Presley (et Johnny?).

Nous mettrons en place, avec l’aide de Ricardo (en y réfléchissant l’inverse serait plus juste), un filet de pêche d’une cinquantaine de mètres et nécessitant tout autant d’énergie afin d’être mis que sortie de l’eau. Le vidage/nettoyage des poissons nous sera confié.

Un agneau sera tué pour que nous ayons de la viande fraiche. Ricardo le découpera en pièce à la scie manuel, les filles trancherons les morceaux au détail.

Enfin, la pluie faisant son apparition durant quelques jours, cela nous donnera le temps de jouer aux échecs. Mais aussi de faire le sapin de Noel!

Nous rentrons à Puerto Natales le 10 décembre,  afin de préparer dans le calme Le Torres Del Paine (à prononcer, si vous souhaitez frimer pendant le réveillon, Tor-S Del Pahiyiyiné).

 

« Vis ma vie » à l’Estancia et la rencontre avec « Le Limier »

Trois jours passent, Ricardo part rejoindre Karen et ses filles qui l’attendent à Puerto Natales. Elles sont revenues en bus de leurs vacances et n’ont pas de voiture pour rejoindre l’Estancia après la traversée. Le vent rendant impossible toute traversée ils nous préviennent par téléphone qu’ils seront de retour le lendemain lorsque le vent se sera calmé. Au final, ils mettront 3 jours pour traverser.

Nous sommes maintenant 6, le rythme change, les discussions nous font progresser en espagnol et la météo est plutôt clémente! Tout roule!

Nous nous habituons aux commodités de l’endroit :

  • l’électricité provient d’une éolienne (qui fait des siennes) et de panneaux solaires… Jusque 20h, heure où Ricardo allume le groupe électrogène, il n’y a donc pas d’électricité dans la maison.
  • l’eau provient d’une source et d’un barrage en amont qui arrive ensuite jusqu’à un réservoir par le biais de canalisations (un bon kilomètre). La filtration est 100 %  naturelle, mais pas 100% efficace. L’eau passe dans des graviers, des herbes, des plantes aquatiques et effectivement, l’eau que nous buvons n’est pas limpide mais plutôt brune et terreuse en bouche… La solution? Un peu de sirop  pour cacher tout cela, et le tour est joué!
  • Pour le chauffage et la cuisine, c’est du 2 en 1 : le tout est au bois avec ses avantages et inconvénients. Le four et les plaques de cuisson chauffent très (trop?) bien, mais en contre partie, il est impératif de prendre un torchon pour saisir la moindre casserole sous peine de brulures.

Nous diversifions un peu nos activités : Ben montera à cheval (pas de photo à l’appui, DECUE!!!), nettoiera le barrage (en vain) dans l’espoir d’avoir un eau plus claire (il a une passion cachée pour les barrages…), creusera de nombreux trous afin de réparer des enclos pour le bétail, ira couper du bois de pour le feu et les enclos, nous aideront Ricardo à séparer des vaches de différents âges, il y aura (pour ma part) du repiquage, désherbage, béchage, coupe d’herbes, nettoyage, arrosage, réparations de serres aidées de Ben. Et les jours de pluie, nous nous « amuserons » à détricoter des pulls, à retapisser un canapé.

Le constat est qu’ici tout prend du temps, que cela soit pour faire un nouvel enclos (aller en forêt, couper un arbre, travailler le bois, ramener le bois, faire le/les trous, clouer le tout…), soit pour « entretenir » l’éolienne ou le barrage, se chauffer et cuisiner. Tout est rapidement chronophage et le système D est de mise.

Bref, la vie suit son cours jusqu’au 15 novembre….

Il est 11h, Marité est dans la maison alors que moi je suis dans le jardin à retourner un lopin de terre depuis 2 bonnes heures. J’entends que l’on m’appelle. C’est Almendra, l’ainée des deux filles de Karen et Ricardo. Elle me dit très calmement que Marit’ veut me voir. Je vais donc, en prenant tout mon temps, jusqu’à la maison. Là, je découvre Marité la tête dans l’évier de la cuisine, elle tremble. Ricardo et Karen sont non loin avec des invités, et non rien vu de ce qu’il venait de se passer.

Je comprends vite qu’elle s’est brulée au visage… bien brulée! Elle a une partie du front et du nez qui a pellé quasiment instantanément. Je ne cherche même pas à savoir ce qu’elle a pu faire pour en arriver là, l’heure n’est pas au sermons ou aux explications. Je lui propose tout d’abord d’aller jusqu’à la salle de bain afin qu’elle puisse plus facilement mettre de l’eau froide sur ses plaies. Quelque peu paniquée, elle cherche à discuter, je lui impose, elle s’exécute. Pendant ce temps, j’informe Karen des événements et lui demande une bassine que je remplis d’eau froide. Hélas, et faute de mieux, l’eau n’est pas claire, pas cristalline : elle est terreuse, loin d’être idéal dans notre cas de figure. Une fois la bassine remplie, je la donne à Marité et elle commence à faire de longues apnées dans la bassine afin que l’ensemble de son visage soit immergé afin de calmer la douleur et d’arrêter la brulure. Ces apnées dureront au total prés de 3h… Je demande à Karen qu’elle partage sa connexion internet pour me permettre de contacter mon père, médecin, et ma mère, mère de famille et accessoirement infirmière. Intérieurement, à ce moment précis, j’ai peu d’espoir d’avoir une réponse rapide : ma mère a parfois quelques difficultés à utiliser son téléphone, qui est, la plupart du temps en mode silencieux ou éteint au fond de son sac. Mon père lui ne contrôle sa boite mail que quelques fois dans la journée.

Ma mère me donnera tort, normal me diriez-vous, une mère est faite pour donner tord à ces enfants! Sa réponse arrive dans les 2 minutes. Nous échangeons rapidement, elle nous indique ce que nous devons faire et notamment avoir de l’eau propre/désinfectée, « tiède sans être froide ». Hors, ici l’eau arrive directement d’une source et est bouillie puis refroidie avant d’être consommée. Bref, pour avoir cette eau désinfectée, il nous faudrait 15-20 minutes de chauffe, puis encore 20-30 minutes afin de refroidir le tout : impossible. Sans compter que l’eau, même désinfectée est terreuse. La situation est donc quelque peu compliquée …

Dans ce malheureux accident, nous aurons eu un peu de chance : nous avions de la vaseline, qui nous a été très utile pour graisser le visage de Marité, et le fait également qu’elle ai eu des lunettes. Ces dernières ont surement arrêté ou dévié une grande partie de l’eau bouillante de ses yeux. Ceci nous permettra d’éviter l’hôpital, qui est à 2h de route minimum du lieu où nous étions.

Marité a donc écopé de deux semaines d’interdiction de sorties (à cause du soleil et de la poussière), de pansements avec des corps gras afin d’hydrater-protéger la peau sous le contrôle et les conseils réguliers de mes parents. Enfin, elle héritera de différents surnoms, plus ou moins douteux, tel que « monstre » (à prononcer comme dans Quasimodo del Paris), « Double Face » (Batman Dark Knight de Christopher Nolan) ou encore « Le Limier » (Game Of Thrones),  qui pour les deux derniers, ont été brulés de façon assez significative au visage.

Pour les explications « du comment du pourquoi », comme expliqué ci dessus, l’eau que nous buvons doit être bouillie dans des théières afin d’être désinfectée, refroidie, puis mise dans des cruches en verres. Depuis le début, Marité et moi placions ces théières dans lévier, dans un bain d’eau froide, durant 20-30 minutes afin d’accélérer l’abaissement de la température. Hors là, pour une raison inexplicable (hormis l’inattention la plus totale), Marité a directement mis une eau qui devait caresser les 150°C directement dans la cruche en verre, sans l’avoir préalablement fait reposer. Le résultat fut que la cruche en verre céda, et que l’eau fut projetée en l’air et au visage de notre apprentie cuisinière/fermière.

Bref, une erreur vraiment idiote qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus grave!

 

 

PS : les champignons oranges sur l’arbre sont appelés  « Digueñe ». L’arbre s’appelle le « Hualle » et donne ce champignon en guise de fruit. Bien que peu appétissant ils est comestible!

 

 

 

 

Premiers jours à l’Estancia

C’était un peu silence radio ce mois-ci. On vous explique ici pourquoi!

Nous avons passé la frontière argentino-chilienne le 5 novembre afin de nous rendre à Puerto Natales pour y réaliser notre Workaway d’un mois. Le principe est simple : on aide les gens dans leur vie/travail quotidien et en échange, ils nous accueillent et nous offrent le repas. Notre choix s’est porté sur une Estancia (=ferme) proche de Puerto Natales, sur la péninsule Antonio Barras.

Mais dans un premier temps, c’est au camping Guino (http://campinguino.com/) que nous poserons notre tente, pas très loin de la station de bus de la ville et du centre ville : parfait! Très bon camping, bien équipés avec une cuisine commune, sanitaires propres et super vue sur la mer. Nous nous sommes régalés d’un très bon burger pour Ben et des nachos pour moi au restaurant du Wild Hostel et avons croisés un chien d’une rare beauté et propreté.

Nous y resterons quelques jours avant que Ricardo, le propriétaire de l’Estancia, vienne nous chercher. En attendant, nous occuperons nos journées à nous balader dans la ville, à mettre à jour les articles que vous attendez tous avec impatience et à préparer le trek du Torres Del Paine (https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_Torres_del_Paine) prévue le 13 décembre.

Au départ, Ricardo devait venir nous récupérer le 6 novembre. Mais revenant de vacances, le trajet ayant pris plus de temps que prévu, il arrive aux environs de 20h et nous annonce qu’on ne pourra pas traverser la mer afin de rejoindre son Estancia car il est trop tard pour prendre un bateau. Pas de soucis, on re-déballe la tente pour une nuit et le RDV est pris pour le lendemain 11h.

Le lendemain, Ricardo arrive cette fois avec 1 heure d’avance, et alors que nous sommes en plein remballage de la tente, il nous presse en disant que nous risquons, cette fois-ci, de louper le bateau. Un peu étonnés de ces premiers échanges plutôt injonctifs, nous nous exécutons. Imperturbables, nous finissons le démontage de tente et prenons place dans son 4×4. A l’embarcadère de Puerto Natales, un petit bateau permettant d’accueillir 2-3 voitures nous attend. Nous sommes seuls à bord, la traversée durera 15 minutes que nous agrémenterons en discutant avec un homme à bord qui nous expliquera qu’il a déjà travaillé avec Ricardo et que c’est super! Cela nous rassure pour la suite…

Nous débarquons et nous roulons 30 minutes sur une route de gravillons puis 30 minutes dans les champs à allure très très réduite : l’herbe est détrempée, le sol quant à lui est « gadoueux », bossellé et en devers.

Nous voilà arrivés à bon port! Plusieurs constructions se distinguent : hangars, abris, petites maisonnettes et la maison. Nous sommes au bord de la mer, pas un voisin depuis 40 minutes de voiture, des champs vallonnés, des montagnes aux sommets enneigés autour de nous mais aussi moutons, vaches, chevaux et au loin le Torres Del Paine. La vue est superbe!

Nous sommes accueillis par Pluma le chien, deux moutons Crotti et Crotta (surnoms donnés par Ben – voir ci-dessous les photos pour connaître l’origine des prénoms –> sans commentaire) et Luna l’agneau d’une semaine abandonnée par sa maman. Nous rencontrerons les deux chats de la maison Minina et Minina (oui oui les deux mêmes prénoms), un peu plus tard. Nous rencontrons également un couple de Tchèques qui était resté garder la maison durant les deux semaines de vacances de la famille et s’occuper de tout ce beau monde. Les filles (Karen et les deux filles) devraient nous rejoindre dans 3 jours.

Le couple de Tchèques nous détaille les tâches à exécuter. Voilà donc ce qui nous attend durant les 3 jours : petit-déj’ à 7h30 pour être sur le pied de guerre à 8h, coupage du bois et petit bois, entretien du feu de la cuisinière toute la journée afin de permettre de chauffer l’endroit et de cuisiner, arrosage du jardin (2h30 environ), nourrissage des poules et relevage des œufs, nourrissage de Luna au biberon 4 fois par jour toutes les 4 heures à partir de 8h, faire bouillir de l’eau (nous reviendrons un peu plus tard sur cet élément…#Spoiler) pour « tuer » les bactéries, préparer le déjeuner pour 12h pétante, confection du pain, préparer le thé pour 17h pétante, ménage et quelques travaux de jardin. Le thé est en effet chez eux le dernier repas de la journée. D’autres tâches non répétitives seront données à l’occasion par Ricardo. Mais c’est en gros ce dont on est chargé en attendant que la famille soit au complet ! Ben s’accapare bien entendu du bois, des poules et surtout du biberon! Véritablement, le temps du biberon est son moment à lui…

Les Tchèque nous amèneront jusqu’à notre demeure que nous occuperons durant ce mois. Une charmante maisonnette surplombant la maison familiale et à quelques centaines de mètres de cette dernière. Nous avons une superbe vue sur la péninsule et les montagnes!

Deux jours après notre arrivée, un nouvel orphelin, un veau de quelques jours qui n’a que la peau sur les os sera recueillis. Ben le nommera Moka (en référence selon lui au «  ‘magnifique’ chien de ta tante »), prénom qui sera adopté non sans mal, plus tard par les filles. Biberon exigé 4 fois par jour, Benoit se chargera avec enthousiasme de cette tâche. Il se prétend le père adoptif et mettra tout en œuvre pour aider ce veau bien maigre et peu actif.

Voilà nos premiers jours à l’Estancia. D’autres articles suivront pour vos raconter nos (mes)aventures!

PS : l’oiseau noir au reflet bleu est un Golondrina Chilena.