Jour 1 au Torres Del Paine : Administracion -> Paine Grande

Le mercredi 13 décembre est notre premier jour de trek du W dans le Parque Nacional Torres Del Paine, qui durera 5 nuits et 6 jours. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir l’itinéraire complet représentant bien un W, seul manque la marche du premier jour qui sera l’objet de ce premier article pour rejoindre Paine Grande.

 

Voici, ci-dessous, l’itinéraire de notre premier jour afin de rejoindre la pointe basse gauche du W, le campement Paine Grande  depuis Administracion:

 

Nous nous levons à 5h30 pour être au Terminal de bus de Puerto Natales un peu avant 7h30. Nous remballons donc sac de couchage-tapis-matelas-tente avant de prendre un bon petit déj’. Nous avons préparé la veille nos sac à dos et empaqueté dans des sachets zippés chaque repas, allant du petit déj’ au diner (1 sachet = 1 repas) pour plus de praticité mais aussi pour limiter le poids des emballages et gagner en place. Résultat des courses, les sacs sont assez lourds mais nous savons que plus les jours passerons plus le poids se réduira du fait des repas.

1h30 de route et un petit somme plus tard, nous approchons de l’entrée du parc. Nous pouvons distinguer au loin « los Torres » qui dominent l’ensemble de la vallée. Premier arrêt administratif où nous sommes invités à descendre du bus (arrêt Laguna Amarga qui correspond à une des principales entrées du parc). L’objectif? Payer l’entrée, signer une décharge comme quoi « Le parc ne pourra être tenu responsable en cas de brulure au visage… », qu’il est interdit de faire de feu, etc etc. Nous repartons, notre entrée payée, avec le tampon du parc sur le passeport mais sans carte papier des randos qui sont proposées..

Alors que la plupart des personnes, après ces différentes formalités, prennent une navette les conduisant du côté Est du parc, du côté des tours (certaines personnes ne restant qu’une journée, elles montent seulement voir les tours tandis qu’une partie des gens réalise le W d’Est en Ouest ou comme nous d’Ouest en Est), nous remontons dans le meme bus afin de nous rendre au Terminus Administracion. Avant cela, nous ferons encore un arrêt, Guarderia Pudeto pour les personnes souhaitant prendre le « catamaran » (18.000 $CLP -> 24 € /pers) et qui permet d’arriver sans marcher, directement à Paine Grande le même point de chute que celui de notre premiere journée.

En effet, l’objectif de cette premiere journée est Administracion (point vert) vers Paine Grande (point rouge) : au programme 5h de marche, 17,5 Km.

Carte détaillée : Administracion -> Paine Grande. On peut voir également l’itinéraire prenant le « catamaran », que nous voulons éviter sur le Lago Pehoé.

11h30, nous descendons à l’arrêt Administracion. Nous prenons le temps d’ajuster nos sacs, sortir les cookies que j’avais préparé la veille pour couper le petit creux qui commence, déjà, à se faire ressentir mais … un garde nous interpelle! Il nous demande où nous nous rendons, je lui réponds Paine Grande. Ils nous dit qu’on ne peut s’y rendre par le sentier normalement prévu, qu’il est fermé dans ce sens (mais pas dans l’autre : Paine Grande -> Administracion) et qu’il faut faire demi-tour, prendre le « catamaran » (qui n’en est pas un) et que celui-ci nous déposera à Paine Grande. Economes et grands sportifs que nous sommes, nous souhaitions commencer par cette marche plutôt simple, histoire de nous mettre en jambe et éviter de payer le catamaran. Nos petites jambes peuvent bien nous conduire à notre campement!?!

Il insiste, je perds patience, et lui dit qu’on ne payera pas le cata, que nulle part nous avons été informés de cette fermeture de sentier, que les cartes que ce soit en ville ou à l’entrée du parc ne sont pas à jour. Il me soutient que si, je lui montre un photo prise lors du stop à l’entrée du Parc (et oui! comme dis plus tôt ils n’avaient aucune carte à fournir en papier et pourtant ils nous parlent de sécurité…) et il me soutient encore que c’est à jour alors que rien n’est indiqué sur ma photo! Ben commence à ré-expliquer qu’on ne nous l’a jamais indiqué mais il insiste en nous disant de faire demi-tour et que si nous sommes surpris sur ce sentier, nous risquons une amende! Et ajoute, que la carte est à jour sur internet… Heureusement, on l’appelle, il s’en va en nous prévenant qu’il revient, on en profite pour s’éclipser!

C’est parti pour 5h de marche indiquée et 17,5 km, je ne vous cache pas que je n’étais pas dans la plus zen des attitudes, m’attendant à me faire rattraper par un RAM 1500 V8 Turbo HDI lancé à vive allure ou par des gardes à cheval.

Dodge RAM équivalent à celui des Carabineros (=gendarmes) Chiliens… Par contre nous n’avons pas croisé de Carabineros de ce genre. Photo non contractuelle…

A noter que nous avions quand même élaboré une stratégie à l’approche de Paine Grande : dès que nous sommes à vue des gardes, on accélère l’allure et on fait profil bas! Mais, il nous sera difficile d’accélérer l’allure : nous devrons descendre une pentes abruptes faites de rochers tranchants tout en faisant attention aux rafales de vents susceptibles de nous pousser vers le lac en contre bas. Enfin, coté camouflage, nous ne pouvons pas dire que nos vestes soient d’un coloris des plus discrets…

Nous arriverons à notre campement sans encombre après ces 5h petites heures de marche. Les paysages de cette première journée étaient déjà superbes, montagnes enneigées, lac Pehoé d’un bleu époustouflant, champs à perte de vue… Nous croiserons quelques lièvres et verrons de jolies orchidées de Patagonie. La météo ? Digne de la Patagonie trés changeante au loin mais nous aurons seulement que de fortes rafales de vent et du soleil.

Nous nous enregistrons au campement puis installons rapidement la tente : la pluie commence à faire son apparatition. Nous trouvons refuge dans un grand abri où tous les campeurs se regroupent pour être au chaud et cuisiner. 18h, les portes des douches s’ouvrent, 18h30 notre popote chauffe, 19h15 dans les sacs de couchage!

Le vent soufflera fort toute la nuit, nous réveillant à l’occasion.

 

PS : le nom du parc Torres Del Paine vient des 3 tours (=Torres) de granit qui sont visibles de trés loin et qui sont le clou du spectacle.

PS 2 : les fleurs violettes sont appelées Lathyrus Magellanicus c’est un pois nain, les orchidées jaunes sont appelées Gavilea Lutea.

 

Glacier Huemul et retour vers El Chalten

Bien que nous souhaitions à la base faire la randonnée du Lago Desierto, nous décidons de changer de programme afin de réaliser uniquement le sentier menant au Glacier Huemul. En effet, après discussion avec Ben, nous réalisons que le retour vers El Chalten s’annonce aussi compliqué que le trajet aller, le temps n’est toujours pas des plus agréable pour marcher, et enfin d’autres sentiers sont à réaliser à El Chalten où la météo semble plus clémente car nous sommes ici véritablement dans une cuvette!

En ce 23 octobre, après 2 jours non stop de pluie et de vent, une éclaircie se dessine au loin. Bon, rien d’exceptionnel : une éclaircie digne de celle de Lorraine en plein mois de novembre : un thermomètre qui caresse les 5 degrés, le bonnet et les gants sont fortement conseillés ; quant aux équipements de pluie, ils sont tout simplement obligatoires! Nous partons sans sac à dos, que nous laissons au camping, et en pleine forme pour une rando annoncée d’une heure, en direction du glacier. Après s’être acquité d’un droit d’entrée (encore) de quelques pesos, nous grimpons à travers la forêt. Le «chemin» est balisé via un marquage jaune et, est aménagé, dans les parties les plus difficiles, de cordes facilitant l’ascension. Après 45 minutes de grimpette, nous arrivons au glacier et passons par la même ocassion sous la barre des 0 degrés, ce qui remplace la pluie par quelques flocons de neige.

La brume cache le sommet mais nous pouvons apercevoir le glacier dans la brume, au pied d’eaux turquoises. Très joli et la neige donne malgré tout un certain charme!

Nous redescendons rapidement au camping afin de nous donner toutes les chances de trouver un véhicule pour le trajet retour vers Chalten. Et ce jour là, la chance nous sourit. Dans un premier temps, Ben va voir l’ensemble des chauffeurs de bus touristiques pour trouver un véhicule, même si cela signifie d’utiliser le peu de pesos en cash qu’il nous reste pour payer le voyage. Le premier refuse, le second nous propose de payer un aller-retour plein tarif pour faire uniquement un trajet retour … (#Pigeon?), le troisième propose dans un premier temps 50 euros, que nous négocions à 25 euros. Nous acceptons.

Notre retour est sécurisé, le départ est prévu dans l’heure : nous avons une bonne solution, mais nous pouvons faire mieux. Un français, voulant réaliser l’ascension du glacier, vient à notre rencontre, nous lui expliquons le déroulement de l’ascension, puis au fil de la conversation, notre situation. Ce dernier nous propose de nous prendre si nous sommes toujours là dans deux heures lorsqu’il revient. Bonne nouvelle! Par politesse, Ben prévient le chauffeur de bus que nous ne rentrerons pas avec lui. Des voitures passent, Ben continu à faire du stop. Et là, un couple d’Italien, en lune de miel, nous propose de retourner avec eux. Nous sautons sur l’occasion sans hésiter. Ils ont la trentaine et sont italiens, lui est pilote d’avion de transport militaire, elle médecin. Nous échangerons durant tout le trajet, principalement Ben, qui interrogera le jeune marié sur l’aviation italienne. Arrivés à Chalten, nous les inviterons à prendre une bière où Ben sera à deux doigts de créer un incident diplomatique lorsqu’il expliquera d’une part qu’il met des champignons et des lardons dans sa sauce bolognaise, que le Tiffozi qualifiera de «ragout», et qu’il n’a aucune honte à couper des spaghettis pour les déguster. Une hérésie que ces Romains prendrons avec beaucoup d’humour!

 

 

Les affaires..le dilemme..

Les difficultés commencent… Quoi prendre, quoi laisser, est-ce qu’on en aura vraiment besoin, telles sont les questions!

La seule certitude est de porter un sac de poids plutôt « raisonnable » nous permettant de marcher et d’être autonome sur des treks de plusieurs jours.

On fait donc le choix pour Ben de porter 15kg maxi et pour Marit’ 12kg.

Mais l’autonomie a un prix qui est le poids du coup on passe à 17kg et 14kg environs.

Voici ce que l’on a emporté avec nous : Liste affaires