El Fitz Roy & « un kilomètre à pied, ça use les souliers »

2 jours après notre arrivée à El Calafate, nous décidons d’aller à El Chaltén, capitale nationale (auto-proclamée?) du trekking. Après quelques heures de bus et 215 km parcourus, nous arrivons vers 11h à l’entrée la ville et plus précisément au Centro de visitantes del Parque Nacional Los Glaciares. Tous les bus s’y arrêtent : il est d’usage de recevoir les informations concernant le parc que ce soit d’un point de vue météorologique et sécuritaire que des comportements à adopter en cas de rencontre avec un Puma.

Le message qui nous est donné est clair : aujourd’hui, au vue de ce soleil radieux il faut faire le Fitz Roy, l’un des symboles de la Patagonie.

Nous sommes donc bien décidés à profiter de ce superbe temps. Après avoir englouti quelques medialunas fraichement achetées et pris la pose devant le panneau d’entrée de la ville nous sommes prêts à partir : les sacs à dos sont bien ajustés et le parcours est défini. Première étape de 11km de marche, via le sentier El Sendero Al Fitz Roy, pour atteindre le Fitz Roy, puis 4 kilomètres sur El Sendero Piedras Blancas afin d’atteindre le camping Ricanor pour y passer la nuit. Dès le départ, le sentier annonce la couleur : le panorama sur la vallée est majestueux et la pente nous fait déjà quelques peu suer (à noter que nous transportons 35 kilos de matos/victuailles à deux).

Quelques points de vue sont indiqués tout au long du sentier et nous permettent de prendre de très belles photos! Celui appelé Fitz Roy est vraiment magnifique, c’est notre préféré! Nous avons la vue sur le sommet de ce monument naturel, mais aussi sur le Glaciar Piedras Blancas (ici avec à gauche le Fitz Roy, à droite, le glacier).

Après deux bonnes heures de marche, à mi-parcours, nous décidons de bivouaquer à la Laguna Capri afin de manger. Vue que nous sommes (sur)équipés, les sandwichs froids sont exclus : cela sera pâtes pesto ! Simple et efficace.

Le repas englouti, nous reprenons notre route en direction du camping Poincenot, dernière étape avant l’ascension finale du Fitz Roy.

A la différence du Glaciar Martial où les chemins n’étaient pas trés bien balisés (ce qui nous avait valu quelques détours chronophages…), les sentiers sont ici très bien indiqués et les distances inscrites sur la carte semblent (….) conformes.

Nous arrivons un peu tard au Camping Poincenot : il est 16h30, le soleil baisse déjà. Nous nous délestons rapidement de nos sacs afin de réaliser l’ultime ascension le plus rapidement possible. Une course contre la montre s’engage, arriver au sommet avant le couché du soleil!

Une personne nous indique qu’il faut compter 1h30 pour rejoindre le sommet, nous mettrons une heure. Ce chemin est très technique et assez physique. Rien d’insurmontable, mais tout de même! Le sentier est en fait tortueux, grimpe et est essentiellement fait de grosses roches qui forment de hautes marches. Nous arrivons enfin en haut : la vue de ce sommet, qui fait face au Fitz Roy, est … sympa. Nous ne la trouvons pas exceptionnelle.

Nous faisons demi-tour, il est maintenant 18h00, nous devons encore re-descendre afin de récupérer nos affaires au Camping Poincenot, puis faire encore 4 kilomètres (…) afin de rejoindre la route et notre camping, en vue d’aller au Nord du parc le lendemain (Lago Del Desierto).

La descente est plus dure que la montée : les marches de pierres sont hautes, les genoux n’apprécient donc guère d’être aussi mal traités. La montée était dure musculairement, la descente l’est du fait des chocs. Les articulations souffrent.

19h00, nous sommes au camping, nous récupérons notre packtage et nous partons vers l’Est en longeant le lit de la rivière Rio Blanco. Heure d’arrivée prévue 20h00.

Le parcours est roulant et somme toute en faux plat descendant. Nous marchons jusqu’à la route (ruta 41) qui longe le parc.  Il est 20h00, nous savourons ce que nous croyons être nos dernières minutes de marche.

20h30, pas de camping. Notre Cartographe/Guide/Professeur de C.O (#NoComment) s’impatiente et y met tout son coeur! « C’est pas possible! La carte c’est de la me$$$ ! Et ce matin le mec là il nous a pas dit que [Bla bla+pas contente] ». Voila comment se comportent les fonctionnaires de l’éducation nationale dans l’intimité, en vacance, en dispo! Bravo!

Pour ma part, je prends mon mal en patience et calme le jeu auprès de Marit’. Nous avançons rapidement, mais la nuit commence elle aussi à poindre le bout de son nez.

Nous marchons… les jambes sont lourdes, mais le morale est là. Nous marchons….

21h, toujours pas de camping. Nous décidons d’arrêter une voiture allant vers Chaltén,(direction opposée à notre destination). Je prend les devants et interroge le conducteur, de peur que ma partenaire de voyage ne soit pas suffisamment diplomate. « Le camping est à 5 minutes! »

… Au moment où la voiture repart, je me pose LA question : « 5 minutes ok, mais… en voiture ou ….. à pied? »

21h15, pas de camping, j’ai ma réponse il s’agissait de 5 minutes en voiture…

21h30, « **%£&°#@%% de carte! » ne cesse de répéter mon guide, et renchérie avec un « Bord£# ! En plus on a pas de milka! ». La peur me gagne : vais-je, pour la première fois de ce voyage, devoir partager équitablement notre souper et non plus suivant la règle établie des 4/5 à mon avantage ?

22h15, de la lumière ! Nous nous approchons. Une maisons isolée, aucune affiche indiquant un camping. Vue que nous marchons à la frontale depuis peu (et avec une pierre à la main en cas d’attaque de Puma, sait-on jamais) et que le propriétaire est à l’extérieur, il nous voit et vient à notre rencontre.

« Le camping est à 100 mètres, il est ouvert depuis hier! » (100 mètres t’es sur? pas 1000!?!)

101 mètres plus tard, un panneau, nous donne la direction du camping dans allée qui nous semble interminable. Quelques lumières scintillent timidement dans l’obscurité, le camping est désert. Un garde vient nous voir. Nous lui expliquons que nous souhaitons camper… ce qui, dans ce camping, semble poser problème. En effet, il nous emmène voir « El dueno » pour avoir son autorisation. 5 minutes de marche plus tard, toujours avec nos sac dans le dos, un homme sort d’une petite bâtisse. Il est surpris et a un comportement assez froid (ce que je peux comprendre vue qu’il est 22h passées). Il donne son accord! Ouf! Nous retournons dans le camping, où le garde nous propose de faire une visite éclaire des sanitaires & banos. Le verdict est sans appel : nous ne nous doucherons pas ce soir et nous n’irons pas non plus aux toilettes (#peinturemaison?).

Nous installons notre camp. Le rôle de chacun est vite défini : la femme au fourneau [NDLR : je vous vois vous offusquer dans le fond!], l’homme à la construction de l’abris pour la nuit.

En 10 minutes tout est prêt : la tente est montée, les matelas gonflés, le diner préparé, les sac de couchage déballés et les estomacs en bonne voie d’être rassasiés!

Il est 23h, nous sommes debout depuis 5h30 du matin et avons une vingtaines de kilomètres dans les pattes, sans compter le dénivelé. Notre repas fini, il est grand temps de se coucher et de se reposer… mais une seule chose nous manque :

« On aurait vraiment du acheter du chocolat ! »

 

Pour l’histoire : les Tehuelches furent les derniers indiens à peupler la région avant l’arrivée des espagnols. Le Fitz Roy fut d’abord baptisé par ces derniers Cerro Chaltén littéralement la montagne qui fume. En effet, son sommet est toujours entouré de nuages qui peut faire penser à un volcan.

Les fleurs rouges sont des Mata Guanaco.

L’animal noir et blanc (dans les dernières photos, celle très zoomée de mauvais qualité #merci) est un Zorrino Patagonico.

 

 

El Glaciar Perito Moreno

Au lendemain de notre arrivée à El Calafate, nous décidons de nous rendre au Glaciar Perito Moreno. Une belle journée est annoncée et le soleil devrait être de la partie!

Le bus vient nous chercher au camping à 6h30, et fait la tournée des hôtels de la ville pour récupérer les touristes ayant eu la même idée que nous. Notre bus quitte la ville à 8h00 et nous arrivons après 80 km de route à l’entrée du parc national Los Glaciares vers 11h00. Une fois, le paiement effectué par l’ensemble des passagers, nous continuons sur quelques kilomètres et déjà au détour d’un virage, nous apercevons le glacier d’un blanc éclatant contrastant avec le bleu du Lago Argentino!

Le chauffeur nous dépose à un parking et nous annonce que nous avons jusque 15h15 pour profiter de l’endroit.

Nous commençons notre visite par le sentier bleu, El Sendero de la Costa. Il permet de nous approcher tranquillement du fameux bloc de glace et de se rendre compte, au fur et à mesure de notre avancée, de son immensité! Ces mensurations parlent d’elles même : avec quelques 60m de hauteur (partie visible!), 5 km de large et 30 km de long, il en impose. Où le Perito Moreno est exceptionnel, c’est aussi de part son accessibilité : ce glacier est bas en altitude, dans une zone très peu escarpée et donc facile d’accès. Tout cela nous permet de profiter d’une vue époustouflante, du glacier en lui même c’est sur, mais aussi de l’autre facette de ce lieu avec le Lago Argentino, les montagnes des Andes et les forêts alentours.

Nous arrivons ensuite sur le sentier jaune, Paseo Central, qui dispose de « balcons » offrant une vue au plus proche du glacier. Nous prendrons notre déjeuner sur cette passerelle et assisterons dans un fracas assourdissant au détachement de blocs de glace, dans le Canal de Los Tempanos.

Comme des enfants, nous sommes à l’affut d’autres chutes et décidons de nous éloigner de la foule afin de capter au mieux ces sons.. Nous nous dirigeons vers le sentier rouge, Circuito Inferior, qui contrairement à son nom, nous fait profiter d’un panorama plus en hauteur du glacier. La vue est grandiose! Nous pourrons avoir la chance d’admirer un autre détachement encore plus gros, entrainant de belles vagues!

Nous remontons ensuite par le sentier vert, Sendero del Bosque. Ce dernier nous fait passer par une foret de Lengua et nous fait rejoindre le sentier noir, Paseo Accesible.

En résumé, ce champ de glace est tout bonnement impressionnant! Et c’est sans parler des bruits qu’il dégage : tremblements, craquements, grondements tels le tonnerre! On en prend plein les yeux et les oreilles! Cette merveille naturelle (qui est la 3ème plus grande calotte glacière du monde après le Groenland et l’Antarctique) est la seule au monde, qui ne recule pas à l’heure actuelle!

D’ailleurs, il avance de 2m par jour. Du fait cette avancée, le glacier vient en buter contre la terre (la Péninsule de Magellan) ce qui a pour conséquence de couper le lac en deux parties. La glace cède, petit à petit, face à la pression de l’eau jusqu’à créer  une arche. Cette arche fond et sous son propre poids arrive à un point de rupture, où elle s’écroule. Ce phénomène se produit environ tous les 4 ans.

Ha et une dernière chose : « Pourquoi la glace est d’un bleu intense à certains endroits? ». La glace se forme du fait des chutes de  neige et de la pression que cette dernière exerce sur les couches inférieures. La neige, compactée sous le poids des neiges supérieures plus récentes, devient de la glace extrêmement dense. Hors, les rayons de lumière sont un assemblage de plusieurs longueurs d’ondes et, la lumière bleue, est celle qui a une longueur d’onde la plus courte, et qui donc est la plus susceptible de « traverser » des matériaux. Ici, donc, les autres longueurs d’ondes des autres couleurs sont bloquées.

Nous avons pu observer quelques animaux au détour de cette visite. Le petit oiseau au ventre jaune est un Phrygile à tête grise, le grand oiseau est un Condor des Andes. Quant à la flore, le fleur rouge est une Notro venant d’une arbuste.

 

 

Sortie en Bateau à Ushuaia

Le 15 octobre, Mauro nous a invité à l’accompagner lui et sa famille pour une ballade en mer avec des amis! Le terme « Marin d’eau douce » nous correspondant assez bien, nous nous enjaillons de cette sortie en bâteau.

Après quelques emplettes obligatoires afin d’avoir quelque chose dans le ventre en cas de mal de mer, nous nous rendons au port de plaisance local. Là, un voilier nous attend. Le capitaine, un ami d’enfance de Mauro, nous accueille à son bord. Les différents convives arrivent un à un, nous nous retrouvons à une bonne douzaine sur le pont.

Du fait du peu de vent ce jour là, nous naviguons au moteur. Moi qui espérais secrètement devoir aider à manoeuvrer l’embarcation, c’est raté. Mais après réflexion, il valait sans doute mieux une mer calme sans vent, que des creux de quelques mètres! Sans regret donc.

Nous mettons cap à l’Est vers l’Atlantique. Nous visons un petit agglomérat d’ilots.

En nous approchant d’une île, nous tombons sur une colonie de cormorans et de lions de mer, ces derniers ne semblent pas vouloir nous accorder un semblant d’attention et nous ignorent sans vergogne.

Nous contournons cette île appelée Isla de Lobos et nous mettons cap à l’Ouest vers les Islas Bridges. Après une petite heure de voyage, nous sommes en approche afin d’accoster sur l’île principale.

Premier essai avorté, nous passons trop loin du ponton.

Le deuxième essai sera le bon. Pendant cette manoeuvre, j’avais le rôle de « Bouéetologue » (Docteur en Bouée, oui oui, à ajouter sur mon CV!) profession qui, bien que méconnue, est d’une importance cruciale. L’objectif est d’éviter, et même d’empêcher, tout choc entre le ponton de ce port de fortune fait d’un acier rouillé aiguisé par le temps et la mer, avec la coque de notre submersible. La finalité étant de ne pas s’attirer, à raison, les foudres du Capitaine. Mission accomplie!

Les femmes (le monde de la voile est extrêmement sexiste vous l’aurez remarqué) débarquent en premières suivies des hommes qui finissent d’harnacher notre Steamer.

Chacun prend possession de l’île à sa façon. Certains s’installent sur la plage de galets, d’autres partent visiter l’île par le Nord. Pour ma part, je choisi en solitaire(Machisme oblige) de passer par la partie Sud-Ouest de l’île, qui, plus élevée, me laisse espérer obtenir un meilleur point de vue.

La végétation de l’île est abondante mais faite exclusivement de petits arbustes, allant rarement plus haut que le mollet mais aussi de mousses très épaisses et très denses. La faune semble absente mis à part quelques oiseaux : Mouettes, Cormorans, Oies de Cauquen, Ibis à face noire (au long bec) et nous pensons à un Caracara Chimango (celui ressemblant à une buse) .

Les hauteurs tiennent leurs promesses : je suis au centre du Canal. A l’Est, j’ai en ligne de mire le début du Canal et l’Atlantique, à l’Ouest l’autre embouchure et le Pacifique. Au Nord, l’Argentine fait face au Sud, le Chili. De ces hauteurs j’observe mes compagnons de voyage vagabonder à leurs occupations.

Je continue quelques centaines de mètres sur les hauteurs avant de redescendre afin d’atteindre la fin de l’île et rejoindre Marit’.

Pour ma part, je suis passée par l’itinéraire « touriste ». En effet, quelques bateaux touristiques proposent dans leurs excursions l’arrêt sur cette île. On y découvre des sculptures (que je trouve caricaturales) représentants les Yamanas, peuple habitants ces îles. Je dépasse ces aménagements et m’aventure plus près de l’eau pour finir sur une plage où Ben me rejoint.

Nous allons ensuite au Nord-Ouest de l’île, partie plus basse, composée de rochers nous permettant d’avoir une vue sur Ushuaia.

Nous retournons sur nos pas, longeons une plage et repartons sur les hauteurs où Ben était précédemment. La vue est vraiment splendide.

Nous retrouvons ensuite nos compagnons, assis sur la plage de galets à l’extrémité Est où nous avons débarqué. C’est l’heure du casse-croûte : sandwichs, bières, chocolat et maté sont au menu. Entre deux essais de ricochets, Mauro nous montre les dépressions, d’un mètre sur un mètre, longeant la plage et nous explique que ce sont des traces de la vie des Yamanas. Nous retrouvons d’ailleurs des tas semi-enterrés de restes de coquillages qu’ils mangeaient et même l’embout des flèches qu’ils utilisaient.

17h, il est temps de rentrer, cap sur Ushuaia!

 

Et en cadeau, une petite vue aérienne des îles, via notre vol vers El Calafate.

 

 

 

Et tout au bout… l’Estancia Tunel

Suite aux conseils de notre bienveillant hôte Mauro, nous sommes à nouveau en pleine marche aux alentours d’Ushuaia. Ce sentier, situé à l’est de la ville, commence à la Baliza, le long de la Playa Larga et se termine par la Estancia Tunel. Une ballade de quelques heures, sur les hauteurs de la côte nord du Canal Beagle. Dans les conditions idéales, il est préférable de se faire déposer au début du sentier, ce dernier est en effet très éloigné d’Ushuaia. Une marche depuis le centre ville ressemblerait en fait plus à un pèlerinage qu’à une réelle partie de plaisir.

Notre balade commence à peine et déjà la vue nous ravie. En face de nous la Cordillère Chilienne, la mer, la forêt et mêmes quelques prairie qui ont une troublante ressemblance avec celles des Télétubbies selon Marit’. Je n’ai pas osé la questionner afin de connaitre la raison qui la pousse, à 29 ans, à  regarder ce type de dessin animé. Surement de peur qu’elle me réponde que tout simplement, elle trouve cela divertissant… Mieux vaut mieux cela que « Touche pas à mon poste » me direz-vous? Nous sommes d’accord, mais tout de même!!!

Après deux petites heures de marche, un écriteau en bois où l’on peut lire « Estancia Tunel » nous indique que nous sommes bien arrivés. Nous surplombons ce petit coin de vie qui est digne d’un décor de film : un petit sentier pentu nous amène depuis l’entrée, en passant par une plage de galets, jusqu’à l’Estancia qui borde la mer. Ce paysage est aussi bien noyé de lumière que de couleurs qui, en cette si belle journée, donne un charme particulier à ce lieu d’exception !

Après quelques photos d’usages, nous allions quitter l’Estancia, lorsque nous saluons Cony, une jeune Argentine, qui nous répond et nous invite à gouter le Maté, une véritable institution en Argentine. Pour vous faire entrevoir le phénomène, un point de comparaison pourrait être le dictat des « chaussettes-claquettes » de nos voisins allemands. Je le répète : une institution.

Entre deux gorgés de Maté, que Ben déguste par politesse, nous discutons une bonne demi-heure et faisons plus ample connaissance de Cony tout droit arrivée de Rivadavia dans la province du Chubut (Puerto Madryn). Elle est ici pour une petite semaine de vacances et nous apprend qu’elle est formatrice Autocad, une application que Ben et moi avions utilisé au Lycée. Faute de temps, et malgré la proposition de Cony, nous ne pouvons nous rendre jusqu’au lac à quelques kilomètres de l’Estancia : en effet, nous sommes attendus ce soir pour un « Asado » avec Mauro et sa famille. Interdiction d’être en retard!

Cony nous raccompagne alors sur le chemin du retour, nous continuons d’échanger sur les différences entre nos deux pays, elle nous explique par exemple qu’elle est obligée de cumuler au total trois emplois afin d’avoir un salaire correct… La fin de la balade approche et le duedo (traduction littérale : « le pousse », le stop) commence…

Au bout de quelques kilomètres, d’un certain nombre de voitures et d’une heure de patience, un gentil auto-stoppeur s’arrête. Il nous dépose en bas de notre quartier. Il ne nous reste que 40 minutes de marche et quelques chiens à affronter. Nous sommes dans les temps, quant à Cony, elle continue en voiture jusque Ushuaia.

Mauro vient à notre rencontre quelques minutes après notre arrivée au camping pour nous proposer d’aller en course avec lui afin d’acheter le nécéssaire pour l’Asado. Après l’achat des Tutuka (des popcorn vendus en sachet de 3 kilos, pour Pedro, le jeune fils de Mauro, qu’il engloutira en une semaine aidé de sa jeune soeur Fransisca), de quelques kilos de viandes et quelques légumes ainsi que de la bière et du vin, nous rentrons. Mauro nous invite chez lui avec sa famille presque au complet. Ben supervisera le barbeuc’ avec Mauro, et moi, bien au chaud, je suis avec Alejandra en cuisine. La Beagle est là pour nous accompagner, une excellente bière au passage.

22h30 sonne quand nous passons à table. Le choix en viande est large [NDLR: et la cuisson est tout simplement excellente]. Pour communiquer, nous usons aussi bien de l’Espagnol, de l’Anglais, du Français que des mimes. Bien que l’utilisation du « Puede repetir por favor? » soit régulier, cela n’empêche en rien la suite des discussions. Durant la soirée, Mauro nous sert un abat de choix qu’il nous avait réservé : de l’Amygdale de boeuf. Bien que d’apparence peut reluisante, cette dernière est tout bonnement extra au palet!

1h du matin. 0°C. Il est temps pour nous de rejoindre notre domicile de 2 mètres carré. Mais alors que nous nous préparions à sortir, nous découvrons que la pelouse et les arbres sont recouverts de 20 bon centimètres de neige. Seul le feu résiste encore, … pour le moment. Malgré la fraicheur ambiante, c’est une des meilleurs nuits passées à Ushuaia, sous 3 couvertures et avec  de bon sacs de couchage, nous avons dormi comme des bébés! Le vin, la bière direz-vous?! Que nenni simplement le grand air!

 

NB : Pour informations, les arbustes aux fruits oranges, ci-aprés dans les photos, sont appelés des Epine-vinette ou Berbéris et ceux aux baies violettes sont appelés « chaura », ces dernières résistent au gel et ce ne sont pas avec les Télétubbies que vous apprendrez cela!

 

 

 

Le Glacier Martial

Deuxième journée à Ushuaia et toujours un temps très correct : nous n’avons toujours pas de eu le phénomène des 4 saisons en une journée.. Ouf! Le soleil est donc là, même si les nuits sont glaciales!

Nous nous décidons à grimper jusque au Glacier Martial situé à 7 km, au nord du centre de la ville.

Nous partons donc du camping (situé dans le quartier Barrio Norte) pour rejoindre la route principale qui se situe à une trentaine de minutes de marche à pied pour ensuite espérer attraper le bus de ville afin de nous rapprocher un maximum du centre. En cette matinée du 12 octobre, nous sommes chanceux : un gentil monsieur nous prend en stop et nous dépose non loin de l’arrêt de bus.

Nous attendons le bus 5..10..15 minutes…Toujours rien!

Nous discutons avec un jeune homme prénommé Julian. Il nous explique : « qu’aujourd’hui c’est la fête de la ville d’Ushuaia et que les bus sont donc en service réduit! » Ce dernier n’est pas un autochtone : il travaille ici en tant que saisonnier entre 4 et 6 mois. Pour l’heure il distribue des flyers pour le marché artisanal avant d’entamer la « vraie » saison touristique. Il nous donne quelques bons plans du type « manger en ville sans dépenser 50 euros », pour changer! Le bus arrive enfin, nous embarquons et échangeons nos numéros de téléphone : le rendez vous est prit pour se revoir afin de tester ses connaissances en houblon.

Arrivés en ville, les odeurs de barbecue éveillent nos sens… Comme prévu, la ville est en ébullition.  Tous les écoliers défilent avec l’uniforme et la bannière de leur école, les militaires et les clubs sportifs font également partie de la fête. Les barbecues sont positionnés tous les 50m et servent les traditionnels Choripan (saucisse+pain et c’est tout!). Pour le plus grand bonheur de Ben (Ben : forcément c’est de ma faute!), nous nous laissons tenter.

Maintenant que le déjeuner est pris, direction le Glacier. Nous traversons la ville et rejoignons le début du sentier ce qui nous évite ainsi de prendre une route sinueuse et le flux de voiture qui l’accompagne. Nous grimpons corps et âme (rien que ça) à travers la forêt, par ce sentier bien aménagé (Ben : ce que Marité ne veut pas dire c’est qu’elle s’est plantée et que nous avons fait une boucle de 30-45 min pour rien, cela reste entre nous!) .

Tout doucement nous prenons de la hauteur. Et enfin, nous arrivons aux télésièges. Ces derniers sont ouverts en haute saison et permettent d’éviter de remonter la piste de ski à pied. Pour nous, cela sera à pied et on profite, à notre rythme, de la vue sur Ushuaia. Nous atteignons les premières neiges (éternelles?) et arrivons à un très beau point de vue nous permettant de voir d’un coté le glacier, et de l’autre Ushuaia et le Canal Beagle. Notre ascension s’arrêtera là : nous sommes avertis que pour continuer il faut être équipé de crampons et autres matériels d’alpinisme afin de passer aussi bien de la neige (arrivant jusqu’au genoux) que de la glace.

Nous profitons de cette belle vue et faisons demi-tour équipés de supers bâtons de bois trouvés au passage permettant d’éviter toutes chutes ou glissades mais occasionnant quelques scènes du Seigneur des Anneaux (« vous ne passerez pas!!! ») ou de Starwars (« zzzvvvfouuuww » ou « vouuuouu », [théoriquement c’est le bruit d’un sabre laser… on vous laisse le reproduire à votre guise, de préférence au bureau!].

 

 

 

 

Ushuaia, Parque Nacional Tierra Del Fuego

Nous voila arrivés à Ushuaia pour une petite semaine afin de découvrir cette ville du bout du monde. Nous avons longtemps hésité à faire ce crochet jusque ce petit bout de terre tout au sud du continent Sud-Américain. En fait, nous avions vu un peu partout que l’endroit était excessivement cher et qu’il n’y avait que peu d’intérêt à se rendre en Terre de Feu (nom donné à la région du fait des premiers explorateurs qui, lorsqu’ils arrivèrent par la mer, découvrir une côte étincelante des nombreux feux des campements indiens).

Avant d’aller plus loin, mettons nous tout de suite d’accord, si pour vous Ushuaia c’est ca, vous pourriez être assez surpris du climat local. En effet, Ushuaia, en bordure de l’Arctique, affiche une température moyenne maximale en été de … 15°!

Vous vous passerez d’une description précise de cette ville : en deux mots la ville en elle même, n’a… aucun intérêt. Pas vraiment de charme, ni très belle, ni trop moche. Même les rues abruptes, qui ont un semblant de San Francisco, ne nous ont pas marqué.

La ville historique est en bord de mer, à flan de montagne. Le centre ville se compose d’un quartier de quelques rues en longueur où l’ensemble des magasins et restaurants sont concentrés. A noter, que ces derniers sont bien fournis.

Ushuaia est encerclé par la nature : au nord, de « hautes » (1500 mètres max) montagnes et leurs glaciers surplombent la ville. Au sud, le canal Beagle qui lit l’Atlantique au Pacifique et qui fait office de frontière naturelle entre le Chili et l’Argentine. La ville est traversée d’est en ouest par la « Ruta 3 » allant de B.A (Buenos Aires) à Ushuaia sur une distance de quelques 3000 km. Et pour la ville d’Ushuaia : c’est tout! Alors quel intérêt? La faune, la flore et ces habitants : c’est tout cela qui fait le charme de cette région. Car vous le verrez, nous avons vraiment adoré notre séjour à Ushuaia!

Pour notre premiere journée, notre hôte nous emmène jusqu’au parc national de la Terre de Feu (Tierra Del Fuego) à une douzaine de kilomètres de la ville. L’entrée est gratuite jusqu’en novembre (notre côté « pince » est donc totalement satisfait) mais de ce fait il n’est pas possible de faire tamponner notre passeport!  Mauro, notre hôte, nous recommande de faire le sentier Senda Costera le matin (qui longe sur 8km la Bahia Lapataia) puis d’enchainer l’après midi par les différents sentiers du secteur Lapataia. Ce dernier secteur compte 6 chemins allant de 400m à 4 km, passant à travers des tourbières, le long de la côte et des bosquets de Lenga et Guindo. Ces deux dernières espèces d’arbres sont dominantes dans cette région.

Nous nous étonnons de voir beaucoup de branches recouvertes de « touffes vertes ». En réalité ces dernières sont des plantes semi-parasites connues sous le nom de Lampions chinois,  une sorte de Gui. A ne pas confondre avec le lichen barba de viejo, littéralement « barbe du vieux’ » qu’on retrouve en abondance sur les arbres et qui se caractérise par une « touffe » plus fine et beaucoup plus blanche. De plus, nous remarquons que certains troncs sont recouverts de gros abcès bruns formant des excroissances appelées « pains des indiens », parasites eux aussi.

Pour ce qui est de la faune, nous croisons des oies savauges de Cauquen toujours en couple, des cormorans, des ibis (oiseaux à grand bec fins courbés), des cygnes à cou noir, ..

La météo étant avec nous durant l’ensemble de cette journée nous pouvons profiter dès le matin des superbes paysages que nous offre ce parc : il s’y concentre à la fois la mer, la montagne et la forêt! Vue que nous sommes en basse saison (voir très basse) nous ne croisons que peu de monde.

Pour l’après midi nous changeons de décor en s’enfonçant un peu plus en pleine nature, un peu plus loin des côtes. Les couleurs sont variés, les yeux sont ravis. Nous finissons cette journée en croisant quasiment personne durant l’aprés midi, un régal.

En repartant du parc nous croisons un énorme camion de ce genre :

Inutile de préciser que celui rencontré avait les 4 roues collées au sol.

Au premier regard, j’aperçois une plaque d’immatriculation Française, au second je distingue un « 88 » de nos fameuses et respectées Vosges (je vous vois rigoler dans le fond!)! Trois personnes à son bord, un garçon entre 10 et 12 ans et les parents. Tous trois ont commencé leur périple depuis (≈) 4 ans. Nous leur indiquons que nous venons de Nancy, le mari nous informe qu’il vient de Lunétrouville…  « Le monde est petit » prend ici tout son sens.

 

 

 

Episode 3 : The Return of Doradillo

[Vous m’excusez pour le titre, je n’avais point d’inspiration]

Après notre épopée chez Andréani (qui sera l’objet d’un prochain article), nous sommes rentrés tranquillement à Puerto Madryn afin de récupérer une voiture que nous avions loué pour la journée du samedi 20h au dimanche.

En effet, nous souhaitions retourner à Doradillo mais cette fois de nuit afin de revoir nos amies les baleines.

Nous reprenons donc les 20 kilomètres de piste en terre au volant d’une sublime Volkswagen #Gol.

Après quelques détours du fait d’un co-pilote indigne de faire le Dakar 2018 (sa version des faits est que le pilote n’écoutait pas les instructions ! Pure fantaisie !), nous retrouvons la plage et nous nous installons, avec réchaud, couverture, soupe et sandwich.

Là, dans l’obscurité la plus parfaite, les cétacés s’agitent tranquillement. Nous avons l’impression qu’elles sont là, justes à côté de nous, qu’elles vont nous frôler, les sons de leur mouvement, des vagues et de leur cris sont amplifiés de par l’obscurité, c’est impressionnant…

Puis, les nuages se dissipent et la lune laisse poindre le bout de son nez et éclaire l’ensemble de la baie. Une lune rousse au départ très basse puis qui se découvre dans l’horizon et à mesure de son ascension diminue pour enfin blanchir. Les étoiles sont aussi au rendez-vous !

La marré haute se retire petit à petit, les baleines également.

Nous prenons rendez-vous pour la prochaine marée en début de matinée.

Nous nous installons inconfortablement en voiture pour un petit som’.

Nous nous levons très tôt, vers 5h du matin, afin d’assister au lever du jour.

Nous sommes seuls sur la plage, aucun bruit mis à part celui des vagues et des cétacés. Les petits accompagnent les mamans et les imitent . Au large, nous en voyons certaines faire des sauts.

Superbe moment !

 

La péninsule de Valdès

Le 1er octobre, comme prévu avec le couple de français précédemment rencontrés à Doradillo, nous partons à 6h du matin en direction de la Péninsule Valdès. Geneviève et Charles sont venus nous chercher au camping avec leur « Gol » (oui, oui et non leur Golf) de loc’.
C’est parti pour une centaine de kilomètres sur une route nationale, la R.P N1 puis N2, où les conversations vont bon train.
Nous nous arrêtons une première fois afin de payer l’entrée, 415 pesos chacun.
Le deuxième arrêt se fait au centre des visites : arrêt pipi – explications – photos – squelette entier de baleines et tamponnage souvenirs des passeports (enfin pour Ben, moi je l’ai oublié… étonnant n’est-ce-pas?! Dégoutée).
Hormis dans les points de stationnement et de visite, il nous est interdit de nous arrêter et de sortir de la voiture sur la route pendant le reste de la journée.

Nous nous dirigeons dans un premier temps vers Puerto Piramides. La seule ville de la péninsule. Nos deux amis ont un bateau à prendre pour une excursion d’une heure et demi en mer, pour y rencontrer les baleines de tout près. Nous en profitons alors pour faire le tour de la ville, aller voir le camping municipal, pour y passer éventuellement quelques nuits d’ici quelques jours. Enfin nous atterrissons dans le café « El Origen » où nous commandons un chocolat chaud «  submarino, con dos medialunas, Por favor ! » . Les revoilà de leur excursion, ravis ! Les baleines étaient au rendez-vous.
Nous reprenons la route pour « Punta Norte » à 90 km de Puerto Piramides via une piste en terre (60km/h maxi). Sur le chemin, nous croisons des Guanaco (sorte de Lama) et des moutons Mérinos ! Arrivés à « Punta Norte », les éléphants de mer font leur show, quant aux loups de mer ils sont plus difficiles à voir. Les premiers sont en pleine période de reproduction. Le mâle (Alpha?) est vraiment très impressionnant, son nez encore plus! Il est entouré de son harem : quelques dizaines de femelles. Quelques mâles sont plus à l’écart. Un petit tout maigre également, sans doute abandonné car trop fragile et ayant peu de chances de survie ?! Nous le surnommons « cacahuète » :au vue de sa taille mais aussi du fait qu’il finira surement en tant qu’apéro, en tout cas nous l’espérons, pour un orque affamé. Nous cherchons ces derniers du regard, sans succès.
Nous laissons cacahuète à son tragique destin et prenons ensuite la route vers le sud, plus précisément en direction de « Caleta Valdes ». Nous commençons à voir en bord de route quelques pingouins faisant leur nid. En arrivant, une colonie de Pingouins de Magellan nous attend, eux aussi en pleine période de reproduction. Ca pingouinne fort et à tout va (le cri)! Les mâles font leur danse de séduction : je te tourne autour, je te tape l’épaule et paf …ça pinguouinne ! Technique qui nous a semblé très efficace et que nous conseillons à tous les célibataires qui pourraient nous lire.
Avant dernier stop, une colonie d’éléphants de mer est visible sur un banc de sable assez loin de notre vue mais équipés de jumelles nous les distinguons clairement. Nous espérons qu’un orque débarque pour en becter quelques uns ; Les conditions sont réunies pour en voir : bonne saison, mer haute et relativement calme. Que nenni, pas de bain sang, pas d’éléphants paniqués ! Encore raté !
Enfin, notre dernier arrêt est « Punta Cantor », les éléphants de mer bordent la mer, on se régale encore de leur présence, le soleil descend petit à petit et les couleurs des paysages changent avec.
Il est temps de rentrer, le ciel passe par toutes les couleurs. Encore une belle visite et une belle rencontre avec ce couple!
Il est 21h, nous rentrons affamés chacun de notre coté. Et à la vue de notre flem’ pour cuisiner, nous retournons nous empi…. manger chez Mr Johns !

Area Natural Protegida El Doradillo

Après 40 heures de bus (et une petite escale à Buenos Aires), notre périple de 2500/3000KM au départ d’Iguazu et à destination de Puerto Madryn s’achève au matin du 25 septembre : nous sommes enfin dans la province du Chubut!

Nos premiers pas hésitants de touristes sont directement rassurés par un aimable local qui nous oriente sans même que nous lui ayons demandé. Après un bus et quelques minutes de marche, nous posons nos valises au camping de la ville et nous montons rapidement la tente. Une fois notre « camp de base » mis en place nous nous rendons en ville en longeant la côte.

Je distingue de façon éparse des formes en surface que je prends pour des rochers :  » Nous sommes arrivés il y a 2 h, on marche depuis 5 minutes, cela ne pas être des baleines! » Et en fin de compte, si! il s’agit bien de baleines franches australes que nous voyons à une centaine de mètres des plages.

La distance nous séparant des plus gros mammifères marins étant un peu trop grande à notre goût, nous nous promettons d’investir rapidement dans des jumelles.

Une fois en centre ville, nous commençons par prendre nos marques, à chercher les différents bon plans. Nos estomacs s’égarent jusque Mrs Jones. Un restaurant bien réputé.

Plats ultras copieux et le fameux Chivito ultra bon, serveur vraiment sympa avec un style un peu de gentil « gangster ». Une adresse que nous fréquenterons plusieurs fois.


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Après un passage à l’office du tourisme, on nous conseille d’aller à la plage de Doradillo et plus précisément à la « playa Canteras ».  Nous décidons de nous y rendre à vélo. Selon le loueur de VTT : « 17 km, 1h de vélo, maximum 1h30 ».  Assez confiant en ce qui concerne notre forme physique, nous décidons de prendre la location de nos montures pour l’ensemble de la journée suivante.

Nous partons donc en direction de cette plage. Les premiers kilomètres, sur de l’asphalte bien entretenue (bah oui on roule sur une autoroute en somme), se font sans trop de problème malgrés d’interminables montées, les voitures et ce f**tu vent de face! Les minutes défilent, nous changeons de revêtement pour une piste de terre, poussières, voitures, camions!? et toujours le vent. Notre motivation est là : nous caressons rapidement les 1h de pédalages. Pas le temps de s’arrêter : la fin est proche. Puis 1h30, toujours rien… puis 2h et pour finir quasiment 3h… #Douleur

Nous arrivons timidement(-> comprendre complètement épuisés) sur un point de vue « punta flecha – miradores naturales » qui surplombe l’océan et là, #ouf les baleines sont là :  majestueuses.  Elles nagent calmement et se cherchent : nous sommes en pleine période de reproduction.

En contre bas, nous trouvons la fameuse « playa Canteras », immense, que nous décidons de rejoindre. Cette plage à l’avantage de plonger trés rapidement dans de grande profondeur ce qui permet aux baleines de se rendre au bord de la plage (5 mètres maximum nous séparaient), pour notre plus grand plaisir.

Nous restons de nombreuses heures à regarder et écouter ces immenses animaux tournoyer telle une danse. Le silence règne sur la plage malgré les nombreux touristes prèsents. Tout le monde est en fait émerveillé par ce rare spectacle.

Au moment de partir, nous faisons la connaissance de français (encore eux!) qui nous propose de co-voiturer afin de nous rendre à la péninsule Valdès, une reserve protégée.

Le rendez-vous est pris pour le surlendemain.


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Cataratas Iguazu

Les chutes d’Iguazù (Cataratas Iguazu) côté Argentin.

Après 22 heures de bus, nous arrivons à Puerto Iguazu au Nord Est de l’Argentine pour 2 jours.

Le paysage a changé : la terre est rouge, la végétation est dense, il fait plus de 30° et assez humide, d’ailleurs les moustiques se régaleront de notre sang bien chaud : ça friserait même l’orgie (Malarone et anti-moustiques sont plus que nécessaires).

Malgré les deux heures de retard sur l’heure d’arrivée prévue, nous décidons quand même d’aller aux chutes d’Iguazu pour profiter de la demi-journée qui nous est offerte après avoir déposé nos sacs à l’auberge Noélia.

Un bus et 30 minutes plus tard, nous voici à l’entrée du parc (entrée : 500$ par personne,  pour revenir le lendemain à moitié prix il faut faire tamponner son billet à la sortie).

Nous commençons par emprunter à pied le chemin qui longe la voie ferrée du petit train du parc pour nous rendre à la Gorge du Diable « Paseo Garganta Del Diablo », les papillons sont partout, de toutes tailles et couleurs  (Ben : donc on s’arrête prendre des photos toutes les 30 secondes…:) ) mais ne se posent jamais donc photos ratées! Puis, nous prenons des passerelles métalliques d’un kilomètre environ qui passent au dessus du fleuve Rio. Là, nous apercevons oiseaux, tortues et poissons (des Surubis je crois, sorte de poissons chats qu’on retrouve dans les assiettes des restaurants). Nous arrivons à cette fameuse Gorge : le débit de l’eau est impressionnant, les chutes font un bruit assourdissant et beaucoup d’écume et d’embruns, quelle puissance ! Le Brésil n’est pas loin, nous apercevons le drapeau en face!

Ensuite, nous prenons le fameux petit train (longé précédemment) afin de rejoindre le début du Sentier Supérieur, « Paseao Superior »  qui fait 1,7km. On se retrouve face à la largeur des chutes, des enchainements d’arc en ciel. Beaux! Beaux!

En passant, rien à voir avec les Chutes du Niagara, ici pas de fêtes foraines, c’est « assez sauvegardé » même si la forêt diminue plus que dangereusement….

On croisera coatis (cousin du raton laveur qui n’est pas vraiment farouche), un toucan (wahouuu) et des singes capucins bien curieux.

Pour aujourd’hui, la visite se termine, nous rentrons.

Petit restaurant du soir « La Rueda » #OKLM en mode #barbac ! Déco très sympa au passage!

Le lendemain, on décide de se lever assez tôt pour faire le Sendero Macuco, sentier qui s’enfonce dans la jungle et qui se termine par la cascade « Salto Arrechea » (14 km A/R), afin d’éviter le flot de touristes.

Dans le « silence » de la forêt, les singes passent d’arbres en arbres et nous amènent à chuchoter et à apprécier autrement leur présence contrairement à la veille où ils approchaient les visiteurs sans peur. Des chants d’oiseaux, des bruissements de feuilles, des cris (Ben : et quelques « n’allez pas dans les hautes herbes » #LeMondePerdu #répété100fois) rendent cette promenade quelque peu mystérieuse. (Ben : « il se dégagerait presque un petite ambiance à la « Predator », sympa. » )

Nous rejoignons ensuite le Passage Inférieur (et l’affluence de touriste avec) et ce sont des enchainements de vues panoramiques superbes que nous offre cette balade d’1,5 kms un peu plus prés de l’eau et dans la « jungle ».

L’entrée du parc comprend gratuitement la traversée du fleuve afin de se rendre à la « Isla San Martin », mais pas de chance pour nous, l’eau monte, la traversée est fermée pour le restant de la journée.

La visite s’achève, nous prenons le chemin du retour et nous faisons tamponner le sigle du parc sur nos passeports! Contents!